Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

Pourquoi Meta réécrit l’histoire

Qui ?
Cyril Rimbaud, Pdg de Curiouser (Cabinet de transformation d'organisation).

Quoi ?
La visite à un vieux sphinx du net, auteur d'une hilarante mais très juste pochade sur le lancement de Meta par Facebook (voir ici) et sur celui du future of work (là).

Comment ?
Pourquoi avoir voulu faire la critique acerbe de la vidéo de présentation de Zuckerberg pour Meta ? "Tout simplement, parce qu'aucun journaliste n'a critiqué  la présentation de Meta par  Zuck. La plupart des gens ont gobé cela tout cru". Mais pas Cyril Rimbaud, qui a donc analysé la vidéo avec la hauteur de vue d'une très longue pratique.  Débarqué à Paris en 1995 (deux ans avant la création du Deuxième Monde par Canal +) il veut déjà  être "animateur 3D". Epoque bénie de la réalité virtuelle, où quand Jaron Lanier parlait, on l'écoutait, où Pixar présentait ses premières démos à Imagina et où les NeXt de Steve Jobs étaient utilisés pour faire de la 3D sur Sillicon Graphics. En 2001, il a plongé dans Second Life la tête la première "C'était génial de créer des choses dans le logiciel, comme dans une nouvelle de William Gibson". Les marques font leur apparition dans second life dès 2005, Converse édite ses baskets dans l'univers virtuel. la BNP recrute dans cet espace et des politiques y tiennent leurs tribunes. Déjà. Second Life est un creuset de liberté, de créativité et de stupre : " "C'était un endroit où tout était permis, avec toutes les pratiques sexuelles possibles et imaginables. Un trou à blanchiment d'argent de la mafia, avec le Linden $, qui voulait devenir une véritable monnaie, et s'introduire en Bourse"

Mais en 2007, Linden enlève les jeux d'argent de la plateforme, la mafia reprend ses billes et Second Life s'effondre en l'espace de quelques mois. Mais ne meurt pas tout à fait. Car l'espace  existe toujours, il aurait 200 000 utilisateurs actifs journaliers pour un PIB de 650 millions de dollars (le tout en micro-transactions). Mais si on regarde autre chose que l'argent, on y voit les expérimentations artistiques et sociales qui sont le sel de cette plateforme (sans parler des OpenSims qui fleurissent depuis 15 ans).

Y avoir passé autant de temps a donc laissé des traces. Et la présentation de Meta par Zuck, un effet d'électrochoc. Alors qu'il ne publiait plus rien depuis un an et demi, se consacrant à Curiouser, Cyril Rimbaud écrit son papier en une heure et d'une traite. "Mark Zuckerberg présente Meta comme si rien ne s'était passé, comme si personne n'avait rien appris. Ni lui ni ses utilisateurs. Son univers n'est pas beau, pas nouveau, on dirait du sous-Spielberg de ReadyPlayerOne. Et surtout il oublie de mentionner la publicité et la censure permanentes qui vont régner. Il nous a fait le coup avec Facebook, réseau social sain qui est devenu une usine à publicité, à manipulation et à censure inhumanisée. Aujourd'hui personne ne peut croire que son Meta aura une liberté absolue. Il fallait le dire."

Un deuxième papier a suivi cette semaine (voir ici), consacré à la vidéo de présentation de Meta Future of work. "C'est ridicule. Présenté comme un grand projet, c'est juste de la vidéoconférence avec des avatars. Un peu comme Habbo Hotels, créé en 2000 en Finlande. Un nouveau moyen de vendre un service inutile aux entreprises."

 

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