Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru dans la newsletter du

Les moments chauds de Slush 2022

Qui ? 
L'équipe de petitweb, quand elle a pu s'échapper du sauna de Slush.

Quoi ?
Les moments chauds de la dernière édition de cet événement finlandais  dédié aux start up et à l'innovation (replay ici). Voir aussi notre article sur Beautypiet Twitch.
Comment ?


A quoi va ressembler la crise nouvelle ?
Niklas Zennstrom, co fondateur de Skype se souvient : "Nous avons monté Skype après la première bulle. C'était encore plus effrayant qu'aujourd'hui. On ne trouvait pas de cash, on avait du mal à payer les salaires. mais on a trouvé. une voie de sortie." Il rappelle aussi "quand Amazon a perdu 90 % en Bourse, ils sont revenus plus forts. Votre valorisation aujourd'hui n'est pas très importante. Il ne faut pas perdre de vue le fait que l'on construit pour le long terme. La moitié des start up échouent à leur deuxième levée. Si vous devez lever de l'argent, évaluez le montant de manière à ne pas devoir le faire une seconde fois".

Michael Moritz, de Sequoia est assez d'accord : "Il y a trois choses, le momentum, l'esprit de la boite. Son P and L et sa valeur boursière. Dans le long terme c’est corrélé, mais dans le court terme, non. Une bonne organisation interne améliore le P and L et change la perception du marché"

"Vous comparez les performances du e commerce maintenant à la période du covid, c’est stupide. Attendez  un an , et la comparaison sera meilleure. Parfois les marchés sont stupides" explique Marty Nibelschulz.
Pour Doug Leone (Sequoia Capital), la crise est là pour durer plus d'une dizaine d'années. Elle combine la crise du pouvoir d'achat, avec l'inflation et la crise énergétique et géopolitique (il ne cite pas la crise écologique). Les sociétés qui réussiront ne seront plus des copycats, mais celles qui résoudront de gros problèmes et qui communiquent clairement avec leurs collaborateurs. De son côté, la Première Ministre finlandaise (injustement épinglée pour ses sorties de jeune femme)  a fait un appel vibrant à plus de souveraineté : "Pour ne plus reproduire les erreurs du passé".

Vers un monde du travail autour des fuseaux horaires
Alex Bouaziz
est un Français implanté dans la silicon Valley avec Deep (portage salarial). Pour lui "40 % des gens aiment travailler en remote, 40 % au bureau, et 20 % vont où on leur dit." La flexibilité devient le coeur des politiques de RH. "Les sociétés se demandent si leurs salariés travaillent quand ils sont chez eux. Mais les banques travaillent en remote avec 95 % de leurs contacts !" Chaque entreprise a sa culture, certaines aiment mettre leurs ingénieurs en présence physique, quand d'autres rassemblent plutôt leurs équipes de vente. Le nouveau monde du travail est en mode asynchrone, avec des documents écrits et une gestion des ressources humaine par fuseau horaire autour du globe. Comme les parents qui travaillent,  avec leurs enfants  les entreprises qui sont passées en remote consacrent moins de temps aux meeting physique, mais du temps de qualité.

Le metavers incarne-t-il toujours le futur ? 

Sébastien Borget de The Sandbox reconnait qu'il y a "encore du chemin à faire pour atteindre des centaines de millions d'utilisateurs". Pour le fondateur de ce builder dans le metavers, les marques cherchent de nouvelles interactions, elles sont lassées de ne pas avoir de contact avec leur public et d'être limitées à quelques secondes d'expression. Du côté des créateurs, ils reçoivent 95 % des revenus du contenu créé. "230 studios créent aujourd'hui pour the Sandbox"

Le petit commerce, c'est tendance !

Max Rhodes a créé Faire pour aider les petits commerçants à jongler entre magasin physique et commerce en ligne. "Avec Amazon, Instacard ou Square, toute l'innovation retail a été concentrée sur le consommateur, pas sur le marchand." D'où idée de Faire, une place de marché pour les petits commerçants, qui les aide dans leur assortiment et dans le volant digital de leur activité.

"L'histoire de la distribution est celle de la consolidation  : Walmart a utilisé la donnée pour faire baisser les prix et avoir un assortiment gigantesque, et Amazon a décuplé le modèle. mais depuis 20 ans, il y a une réaction, un retour du commerce indépendant. On le sait peu, mais l'activité des libraires indépendants aux USA a doublé depuis 10 ans". Les petits commerçants qui n'ont pas d'identité affirmée meurent. Mais ceux qui survivent et réussissent ont du mal à accéder à des conditions tarifaires comparables à celles qu'obtiennent les grandes chaines". Avec 600 000 boutiques et bientôt  1 million de commerçants, Faire donne cette échelle et l'accès à la technologie. "Les commerçants peuvent acheter dans un inventaire très large, retourner les produits qui ne se vendent pas. L'intelligence artificielle les aident à trouver celui leur convient  dans un assortiment de 30 M de produits."

Avant le covid, 25 % de petites boutiques avaient une présence en ligne, c'est maintenant 100 %. Et les lignes entre offline et online vont disparaitre.  Les marques découvrent que de choisir les boutiques qui distribuent leurs produits est une façon de construire leur marque. Les influenceurs deviennent des distributeurs. Et les responsables de magasin constituent des communauté qu'ils animent."

 

Perdre ses complexes par rapport aux USA

Coachub  2018 est présent dans  90 pays avec  60 langages différents."Il y a quatre ans mon frère et moi nous rêvions tout haut. Nous voulions un nouveau projet à impact. Quand j'étais manager, je ne savais pas gérer les collaborateurs les actionnaires et moi. Et nous nous sommes dits que les top managers avaient des coach, mais tout le monde y avait droit."  Coachub accepte 5 % des coach qui candidatent. La société démarre de Berlin, acquiert MoveOne en France et devient de ce fait n°1 en Europe. "Nous avons l'ambition de devenir un géant mondial. Il n'y a pas de raison que ce soit toujours des sociétés américaines qui dominent !". Dans les premiers temps, les frères ont appelé les plus grandes sociétés, de leur salon."  Coachub lève 330 M $ . Et crée un lab, pour prouver l'impact des coach sur l'efficacité de l'entreprise.

Cette édition a mis en valeur des géants discrets, qui se sont développés en mode bootstrap (comprendre : sans lever des capitaux. Joana Smaros a développé Relex de la Finlande vers l'Europe, l'Amérique et l'Asie. "Nous avons voulu automatiser l'approvisionnement des magasins, en particulier sur les gros volumes, la nourriture et les boissons, pour avoir un impact maximal." Les trois cofondateurs ose sont développé très discrètement pendant 10ans, avant de lever des fonds pour attaquer le marché américain : "Nous avons considéré qu'il était plus utile de parler avec nos clients qu'avec des financiers. Au moment de la levée, nous étions profitables."

 

Lancer partout dans le monde est plus facile

C'est la leçon de Revolut, une super app bancaire, qui a mis quatre ans à atteindre 5 millions de clients, mais elle est passée de 20 millions en juillet dernier, à 25 millions ce mois ci. Revolut a été créée parce que "comme expat, je payais beaucoup de frais bancaires, elle a jouté le trading boursier, et crypto, l'assurance pour devenir une super app. Pour le fondateur, qui lance un nouveau produit en six à neuf mois,  "la qualité des collaborateurs fait 99 % du succès. Nous sommes une équipe de sport de haut niveau" A méditer aussi : "Il est plus facile de faire tous les pays d'un coup, d'un point de vue de long terme, que de les ajouter au fil des ans".

La "policy" de l'entreprise comme culture d'entreprise

Vanessa Stock dirige  Pitch et Sofia Nunes Mambo, deux entreprises "people centric".  L'une a fait une fausse couche et a intégré des mesures spécifiques pour les femmes qui subissent cet événement. "C'est une manière d'utiliser les règles de fonctionnement de l'entreprise comme outil de communication". Il faut aller jusqu'au bout. Quand Mambo a proposé à ses salariés u mois de congé sabbatique tous les 5 ans, elle a aussi fait une mesure spécifique pour les employés qui étaient là depuis 8 ans.

Elon : le bénéfice du doute  

Peter Fenton, de  Benchmark Capital a passé neuf ans au board de Twitter. Pour lui, la prise de pouvoir d'Elon Musk sur Twitter est un exercice cathartique. "C'est très dur de changer la culture d'une société. Jack Dorsey voulait le faire, mais il n'y est pas arrivé. Après ce épisode, je parie que dans 5 ans, Twitter vaudra plus qu'avant Elon."  Pourquoi ? "Parce que les possibilités de twitter n'ont pas encore été mises à jour.Et c'est ce que Musk devrait réaliser." Bien sûr, au passage, "comme Steve Jobs, Elon Msk viole toutes les règles écrites de ce qu'est un bon manager. Mais il a des aspirations radicales. Il a la foi et sait désigner l'ambition qu'il veut atteindre. Il secoue le système, et cela devrait activer les promesses jusque là non tenues de Twitter".

 

 

 

 

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