Qui ?
Yan Clayessen, VP de Sparkling partners et ancien dirigeant de l'agence ETO rachetée par Publicis en 2013.
Quoi ?
Une tribune, qui fait du start up studio (le nouveau monde Yan) une source d'inspiration pour les agences (son ancien job).
Comment ?
Alors que les agences de marketing et de communication s’interrogent sur leur avenir, de nouveaux modèles émergent, qui pourraient fournir des compléments intéressants au modèle historique des agences. Ainsi, le start up studio : à la fois investisseur et incubateur, il crée, finance et accompagne des projets innovants, avec l’objectif d’en faire une société rentable et durable. Le but du jeu : une levée de fond avec de nouveaux actionnaires et/ou un rachat par un industriel ou un fond.Pour ce faire, le startup studio intègre des expertises en marketing, UX, développement web, growth hacking, électronique ; mais aussi en finance, RH, légal.
Les startup studios sont apparus aux Etats-Unis il y a 15 ans, avec Idealab. Betaworks ou Rocket internet ont suivi le mouvement. En France, Efounders a lancé la vague, suivi de Redpill ou Sparkling Partners. Les studios développent principalement leurs propres projets, mais travaillent aussi en lien avec des grandes entreprises ou des ETI. En effet, ces entreprises délèguent de plus en plus une partie de leur R&D, jusqu’à créer des joint venture avec les startup studio.
Les bénéfices pour ces entreprises sont doubles :
1/ Les relations entre les entreprises et les startups sont compliquées et réussissent rarement. Les organisations, cultures, process et profils sont trop éloignés pour se comprendre, s’imbriquer et réussir. Le studio agit comme une API entre l’entreprise et la startup. Il traduit les souhaits, apporte agilité, expérience et contrôle. En bref, il assure une interface opérationnelle optimisée entre deux acteurs que tout sépare.
Le startup studio ne fera jamais de pub, ni d'achat d'espace. Il ne remplace pas l’agence de marketing et de communication. Mais son modèle est une source d’inspiration pour la relation agence-annonceur : le projet est le résultat d’une véritable coopération d’égal à égal. Chacun y apporte ses actifs et le résultat dépend de l’engagement des deux parties. Le studio partage le risque. Il choisit ses projets et ses partenaires. C’est une différence de taille par rapport aux agences. Le studio n’a pas de clients, mais des associés partenaires. Et ça change tout. Le studio se met la pression et il se donne les moyens d’y arriver. Pour cela, il est parfois obligé de secouer son "partenaire", et non ce "client", qui, comme chacun sait, a toujours raison. Les annonceurs et les agences pourraient réfléchir à cet équilibre de la relation et aux moyens de la mettre en oeuvre, même si le modèle économique de l’agence est complètement différent du celui du studio.
Les consommateurs ne se satisfont plus de messages publicitaires déconnectés de la réalité de la marque, de ses produits et des bénéfices réels qu’ils apportent. Le dire n’est plus suffisant. Il faut passer au faire. Si les agences maîtrisent les leviers de la communication, elles ont tout à gagner à inciter leurs annonceurs à mettre en place les preuves de leurs promesses. La communication doit désormais s’appuyer sur des bénéfices concrets. En imaginant de nouveaux services ou produits rapidement et efficacement, les startup studio apportent aux entreprises une solution idéale pour disrupter réellement et rapidement leur marché, dans les actes et pas seulement dans les mots.