Qui ?
Shoshana Zuboff, (en photo) professeur à Harvard et auteur du capitalisme de surveillance, Eric Naing, Muslim advocates, Laurence Tribe, professeur de droit constitutionnel, Maria Ressa, journaliste et lauréate du prix de la liberté d'information de l'Unesco et bien d'autres.
Quoi ?
Une conférence impromptue du "real Facebook Oversight comitee", lancé en septembre 2020, rassemblant tout l'aréopage des leaders d'opinion pour la régulation des plateformes par la loi.
Comment ?
Une conférence tenue mercredi dernier par "the real Oversight committee"(vidéo ici). L'instance a été lancée en septembre 2020 par des personnalités comme l'ancien président de l'Estonie et Maria Ressa, lauréate du prix de la liberté de la presse de l'Unesco pour ses enquêtes en Philippine. L'initiative a été un mois plus tard exclue de Facebook et s'exprime principalement sur Twitter. Jeudi, le jour même où l'oversight comitee rendait son avis sur la bannissement du président Trump de Facebook, quatre mois après l'événement. Le Comité approuve la décision du groupe. Et renvoie la balle à la plateforme quant à savoir si elle doit le réintégrer un jour.
https://twitter.com/hackylawyER/status/1389941066686738432
Une vingtaine de leaders d’opinion de la régulation de la tech organisaient une conférence, suivie par 13 000 personnes et l’oversight comitee a pris cher."Ce comité ne fait que des recommandations, qui n'obligent pas Facebook. Le Comité a mis quatre mois à statuer sur l'éviction de Trump de la plateforme. Cette expérimentation a échoué. Ils ont juste rendu possible le retour d'ici à six mois de l'un des pires racistes et pourvoyeurs de fausses informations sur la plate-forme. L'Oversight board semble penser que Facebook est un pays et qu'il est sa court suprême. C'est faux. Ils ne sont pas indépendants et sont payés par Facebook. Cette décision donne un feu vert aux dictateurs d'Inde du Brésil ou de Hongrie, de continuer à abuser de Facebook. L'argument de free speech est un mensonge, c'est une question de freedom of reach. Trump et d'autres autocrates n'ont pas le droit d'utiliser une plateforme media social privée pour répandre la haine et l'incitation à la violence. Nous demandons aux membres du Comité de démissionner pour préserver leur dignité. Et nous demandons une législation pour contrôler Facebook de manière transparente, cohérente et indépendante, et un règlement qui stipule comment et pourquoi bannir des utilisateurs de cette plateforme." explique le comité sur son fil twitter.
Shoshana Zuboff, l’auteur de la société de surveillance, développe : "Ce qui est arrivé ce matin confirme mes propos. La décision de l’oversight commitee a au moins le mérite de la clarté : personne ne devrait avoir autant de pouvoir sans être élu. Le jeu de ping pong entre le comité et Facebook doit finir.Nous ne pouvons trouver ce que nous cherchons, car il y a un vide juridique. c’est la loi qui doit réguler les plateformes, pas ce comité. Le problème le plus important n’est pas Trump. Dans une société démocratique, il faut dresser les règles du jeu d’un média à la puissance sans précédent. Nous n’avons répondu à cette question depuis 20 ans. Ca a résulté capitalisme de surveillance. Mark Zuckerberg exerce le pouvoir sur l’info de milliards de gens. Et plaide pour l’auto-régulation. C’est comme si les laboratoires pharmaceutiques disaient qu’ils avaient créé un board pour surveiller leur activité ! Seule la loi garantit la transparence et la responsabilité. Nous n’avions pas besoin de quatre mois pour savoir que Trump devait être banni de Facebook. Il aurait dû l'être depuis bien longtemps Les dirigeants politiques sont des citoyens comme les autres et ne doivent pas inciter à la violence. Facebook ne peut se réguler lui-même. Il est temps d’avoir une régulation.Toute industrie ou les consommateurs et les marchés sont affaiblis, sont tenus responsables."
The “free speech” argument is a lie. This is a freedom of reach question. Again, Facebook is not a nation-state - Donald Trump and authoritarian rulers have no inherent right to use a private social media company platform to spread hate and incite violence. 7/
— The Real Facebook Oversight Board (@FBoversight) May 5, 2021
Laurence Tribe , professeur de droit constitutionnel à Harvard à la retraite, l’affirme : "Aucun citoyen ne peut fomenter de la violence et n’a le droit d’utiliser une plateforme privée pour lancer des attaques. Le premier amendement ne limite que le gouvernement. Facebook n’est pas un gouvernement et son comité n’est pas la cours suprème. Comme tout média, Facebook ne doit pas être contrôlé par le gouvernement, mais doit être responsable de ce qu’il publie. Aujourd’hui, selon le communication act, Facebook n’est pas responsable, alors qu’il utilise ses algorithmes pour faire des profits avec des discours violents qui sont davantage lus et partagés que les autres. Ils s’affichent comme un tuyau idiot. Mais ils doivent être tenus pour responsables. Trump devrait eêre exclu de Facebook de manière permanente car il a enfreint les règles d’utilisation de la plateforme."
La journaliste philippine Maria Ressa, qui vient de recevoir le prix Unesco pour la liberté de la presse, explique comment le discours de haine circule sur la plateforme en se jouant des règles. « Le twit de Trump lootingshooting peut seble anodin, mais il construit un récit narratif à petites gouttes, très insidieux. De même , le nom de groupes comme Wovern Watch vient d’un show supprématiste blanc. Mais il passe sous le radar des filtres de modération de contenus."
Pour Jessica Gonzalez, qui dirige Free press, "Il faut regarder le business model de Facebook. Comment ce groupe collecte nos datas pour nous cibler publicitairement. La législation doit adopter cette approche globale, intégrant les droits civiques". De son côté, Rashad Robinson, president du civil rights group Color of Change, a assisté à une réunion avec Sheryl Sandberg, au sujet de la modération de contenus : "C’est un enfant qui met le souk dans la démocratie. Ces gens mettent profit au dessus de nos vies".
Tous les orateurs souhaitent une régulation de la tech. Pour Sushana Zuboff, la régulation de splateformes pourrait se faire d’ici à cinq ans - si les lobbies lui prêtent vie… Les big tech ont supplanté les cigarettiers à la première place des lobbies…