Qui ?
Nicolas Coudière, responsable des start-up chez Microsoft France au sein de Microsoft Ventures.
Quoi ?
Une conférence organisée par Petit Web et Microsoft au Cinéma Le Balzac, pour présenter les start-up accélérées par Microsoft Ventures.
Comment ?
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser entendre, Microsoft Ventures n’est pas un fonds d'investissement mais un réseau global d'accélérateurs. Implanté dans 7 villes dans le monde (Tel Aviv, Paris, Pékin, Londres, Berlin, Seattle, Bangalore), le géant de l'informatique offre deux fois par an à une promotion de 10 start-up un programme de 12 à 16 semaines pour mettre au vert les indicateurs importants en phase de levée de fonds.
"C'est un moment critique pour les start-up : une phase d’accélération où elles ont besoin d’être entourées et coachées dans tous les domaines", explique Nicolas Coudière. L’équipe parisienne, menée par Nicolas Gaume, serial entrepreneur lui-même, accueille les jeunes pousses dans des locaux rue du Sentier et les accompagne autant sur leur proposition commerciale que dans leur réflexion marketing. Un CTO en résidence les aide sur la partie technique et technologique tandis que des coachs reconnus interviennent aussi ponctuellement pour les aider à améliorer leur pitch, leur approche RP ou l’ergonomie de leurs produits.
Les entrepreneurs qui ont réussi deviennent les mentors des plus jeunes : c'est aussi comme cela que se crée le réseau. L'accélération qu'offre Microsoft Ventures, c'est aussi l'ouverture de l'immense réseau commercial de l'entreprise, qui présente ses protégées aux grands groupes français et facilite la mise en place de POC (proof of concepts) ou de projets pilotes via son programme "Customer access".
Le 2 juin dernier, les chouchous Microsoft s'appelaient :
Toky Woky, pour chatter entre pairs
Les internautes font douze fois plus confiance à leurs pairs qu’à des vendeurs. Toky Woky (l'une de nos 7 start-up françaises à suivre dans l'e-commerce) a donc imaginé une une solution de chat permettant aux visiteurs d’un site e-commerce de discuter entre eux. Les internautes les plus engagés dans les conversations gagnent des points et deviennent des "coachs" que Toky Woky invite sur une plateforme dédiée. La compétition, l'"egotrip" et la relation particulière qu’il leur est possible de développer avec les marques et les autres forment un cocktail gagnant. "On a testé les bons d'achats", raconte Timothée Descamps, CEO de Toky Woky "mais ils attiraient de mauvais ambassadeurs. Une personne qui conseille parce qu'elle est rémunérée en coupons n’est pas digne de confiance, nous cherchons à construire une communauté de passionnés". Et ça marche : 4000 coachs ont été recrutés, et certains passent jusqu'à 3h par jour sur la plateforme, avec un usage assez similaire à celui de Facebook. Les utilisateurs "jettent un oeil sur la plateforme régulièrement dans la journée pour répondre aux messages". Côté marque, les résultats sont au rendez-vous, une expérimentation sur le site de Kiabi.com en A/B testing a généré 7% de ventes additionelles. Le coût par contact baisse et l’analyse des conversations donne à la marque de nouveaux insights sur ce que les visiteurs ont en tête lorsqu'ils sont sur le site.
Vigiglobe, pour décoder le brouhaha des réseaux sociaux
Vigiglobe aide les marques à répondre au "so what ?" du déluge de données sur les réseaux sociaux en proposant une analyse en temps réel (c'est sa grande spécificité) des discussions, dans toutes les langues. La start up qualifie les messages, définit des critères socio-démographiques et identifie les sentiments exprimés. Le dashboard Saas synthétise les informations grâce à de la data visualisation. Les analyses sont affichables publiquement : pendant les élections britanniques du 6 mai dernier, Skynews diffusait dans les rues une analyse en temps réel des réseaux sociaux. Les écrans digitaux JCDecaux indiquaient les partis politiques dont les internautes parlaient le plus et quels étaient les leaders politiques les plus appréciés.
Braineet, pour recueillir les bonnes idées
Les belles histoires de co-création Starbucks, comme celle du "splash stick" qui permet de boucher le petit trou des gobelets de café ont inspiré Braineet. La start-up recueille les idées des individus sur une plateforme unique où communauté vote, commente et enrichit les projets déposés. Les marques entrent dans la conversation, identifient les meilleures idées, et les réalisent. Laplateforme peut aussi servir d'open innovation à l'interne. Des marques comme L'Oréal ont testé.
Wild Moka, pour faire le pont entre les contenus linéaires et délinéarisés
Cette start-up veut réconcilier les broadcasters et les pure players, en adaptant les contenus archivés ou actuels aux formats et aux usages du web. "On fait du couper-copier-coller vidéo, on édite les archives et le live des chaines de TV pour en faire des clips vidéos courts, mis en ligne et référencés." Opération phare en 2015 : "Les 30 ans de Canal+" qui offrait aux internautes la possibilité de générer son propre épisode de Bref en choisissant ses contenus préférés. La campagne a généré 13 millions de vue sur Facebook.
Azalead, pour concentrer l'effort marketing sur les leads de qualité
Star de la promo, Azalead vient de boucler une levée de fonds de 2 millions d'euros. C'est un record pour l'accélérateur parisien. Ses fondateurs ont l'ambition de faire travailler ensemble les équipes commerciales et marketing d’une entreprise à la conquête de nouveaux leads. La solution permet d’identifier les comptes à cibler et de déclencher après une visite sur le site de l’entreprise une campagne de publicité ciblée "pour les bichonner" selon l’expression de Nick Heys le CEO. Les leads reçoivent des publicités pendant tout le cycle de vente et Azalead permet de mesurer l’impact de la campagne marketing sur le "pipeline" commercial. La start-up gagne 5 nouveaux clients chaque mois. Elle propose aussi une version gratuite, actuellement testée par plus de 600 entreprises.
Dial Once, pour remplacer les robots insupportables des serveurs vocaux
93% des utilisateurs ne supportent plus les serveurs vocaux interactifs. Dial Once est un "plug-in" embarqué dans l’application de la marque ou une application d’un éditeur partenaire qui permet l’interception de l’appel. Une interface visuelle affiche alors les questions normalement posées par le serveur. L’utilisateur peut rebasculer quand il le souhaite vers le chat ou l’appel, le call-back lui épargnant une interaction avec un SVI.
Avec son interface tactile, Dial Once ouvre les portes à de nouvelles interactions avec le client: un moteur de recherche, des contenus ou un écran de paiement peuvent être affichés. Et pour mesurer la satisfaction, un questionnaire est poussé à chaud après le contact. Les avantages sont conséquents pour les marques qui réduisent le nombre d’appel tout en les qualifiant mieux, et améliorent dans le même temps la satisfaction client. La Poste, ENGIE, Air France, Assur One et Camif sont en test depuis le mois de septembre 2014.
Pour en savoir plus, Microsoft organise six webcasts pour découvrir ces start-up qui changent le marketing : http://aka.ms/startupsmarketing
Monelle Barthélemy