Qui ?
Rita Ora, chanteuse britannique, Sarah Stennet, sa manager et Nick Jones, SVP International de Vevo.
Quoi ?
Une discussion au Midem 2014 sur l'impact de Vevo, le MTV du web, dont Universal, Sony et Google sont actionnaires.
Comment ?
"Avec Lift, on prend un jeune artiste et on lui offre le traitement d'une superstar, en le suivant pendant 9 semaines" explique Nick Jones, SVP international de Vevo. Le programme a été lancé aux Etats-Unis au même moment que cette plateforme de clips vidéos, en 2009. Une version britannique a suivi en 2012, puis en Australie en 2013. Il devrait aussi être lancé en Allemagne cette année. En avril 2012, Rita Ora a été la seconde artiste mise en avant dans Lift UK. Elle est depuis devenue une star internationale, signant plusieurs hits et un album réalisé avec Drake, Kanye West ou Will.i.am.
Le programme consiste en une série de vidéos exclusives dans les coulisses de la vie de Rita Ora : enregistrements, préparatifs de soirées, passages radio, séance maquillage... La télé-réalité a laissé des traces. "L'équipe m'a dit : "Fais comme si on était pas là, c'est ce que les gens veulent voir". J'ai répondu : 'Quoi ? Ils veulent me voir partager une chambre avec ma sœur dans la maison où on a grandi, c'est intéressant ça ?'" Sa manager ajoute : "Lift donne l'opportunité de vraiment comprendre pourquoi tel artiste mérite d'être une super-star. C'est l'opportunité pour lui de mettre en avant sa personnalité." Une mise à nu qui paye : en jouant le jeu de Vevo, la jeune chanteuse a généré 20 millions de vues et doublé ses followers sur Twitter en quelques semaines (elle en a aujourd'hui près de 3,5 millions). "Honnêtement, Lift a changé ma vie. Je ne pensais pas que ce serait aussi puissant" reconnait-elle.
"Vous ne pouvez plus lancer un artiste aujourd'hui sans avoir une stratégie vidéo" estime Sarah Stennet. "Le public a montré très clairement qu'il voulait non seulement entendre mais aussi voir les artistes." Vevo, avec ses milliards de vues s'est imposé en quelques années comme la plateforme de référence pour lancer un nouveau titre. Mais avec Universal Music Group et Sony Music Entertainment à son capital (aux cotés de Google), quelle place laisse-t-il aux labels indépendants ? "Le processus de sélection est très ambitieux" explique Nick Jones. "On donne l'opportunité à tous les labels de présenter leurs artistes, c'est très très important de faire en sorte que chacun ait une chance." Dernier artiste en date à bénéficier du tremplin Lift en Grande-Bretagne : Foxes, du label RCA (Sony Music)...
Benoit Zante