Qui ?
Les juges américains, et notamment le procureur Ken Paxtton (en photo),contre Facebook et Google, et notamment, Sundai Pichar et Sherryl Sandberg.
Quoi ?
Une folle semaine judiciaire et de lobbying, entre menaces de démantèlement et procès pour ententes.
Comment ?
Le procès des juges contre les deux sociétés le plus puissantes du monde se fait à ciel ouvert et à main nue. En mars dernier, le juge Paxton s'était vu allouer 43 M$ de dollar pour poursuivre cette action (voir ici). L’action est menée par le procureur général du Texas, Ken Paxton, et a été rejointe par les procureurs généraux de l’Alaska, de l’Arkansas, de la Floride, de l’Idaho, de l’Indiana, du Kentucky, de la Louisiane, du Mississippi, du Missouri, du Montana, du Nevada, du Dakota du Nord, de Porto Rico, de la Caroline du Sud, du Dakota du Sud et de l’Utah. En septembre 2018, Sandberg, qui était autrefois à la tête de l’activité publicitaire de Google, et Pichai auraient personnellement signé l’accord Jedi Blue.
Le 14 janvier dernier, les juges rendaient publics des documents très embarrassants pour Google et Facebook, au sujet du deal secret Jedi Blue et du projet Bernanke, déjà bien connus de nos lecteurs. Leah Nylen, journaliste à Politico, nous redonne le contexte dans ce thread. Des documents non expurgés provenant d’un procès antitrust intenté par l’État contre Google accusent le géant de la recherche de s’être entendu avec son rival Facebook pour manipuler les ventes de publicité en ligne. Les PDG des deux sociétés étaient au courant de l’accord et l’ont approuvé La plainte originale, expurgée, déposée en décembre 2021, accusait Google de « comportement anticoncurrentiel » et de s’associer au géant des réseaux sociaux. Mais la version non expurgée offre des détails sur l’implication du PDG d’Alphabet Sundar Pichai et du PDG de Facebook Mark Zuckerberg dans l’approbation de l’accord. Leah Nylen détaille ci-dessous des tripatouillages qui ne sentent pas très bon.
https://twitter.com/leah_nylen/status/1482055019587424260
Selon l’action en justice, la directrice des opérations de Facebook, Sheryl Sandberg, a été « explicite sur le fait que « c’est une grosse affaire sur le plan stratégique » » dans un fil de discussion par courriel de 2018 sur l’accord, auquel participait le PDG de Facebook. Alors que les noms des dirigeants de Facebook sont toujours expurgés dans le procès, leurs titres sont visibles. Lorsque les deux parties ont fixé les termes de l’accord, « l’équipe a envoyé un courriel adressé directement au PDG » Zuckerberg, indique la plainte.
Dans un communiqué, Peter Schottenfels, porte-parole de Google, a déclaré : « Malgré les trois tentatives du procureur général Paxton de réécrire sa plainte, celle-ci est toujours truffée d'inexactitudes et sans fondement juridique. Nos technologies publicitaires aident les sites Web et les applications à financer leurs contenus et permettent aux petites entreprises d'atteindre des clients dans le monde entier. La publicité en ligne est un secteur extrêmement concurrentiel, ce qui a permis de réduire les frais publicitaires et donné davantage de choix aux éditeurs et annonceurs. Nous continuerons de nous défendre fermement contre ces allégations infondées devant les tribunaux.” Par ailleurs, selon lui, l'accord n'était pas secret, mais largement médiatisé. Enfin, "La dernière allégation d'AG Paxton - selon laquelle nous avons généré une "enchère au troisième prix" ou manipulé notre ad exchange - est totalement fausse. A l'époque à laquelle AG Paxton fait référence** AdX était indiscutablement une enchère au second prix. Autre point clé qui est faux : le programme Bernanke n'a en aucun cas augmenté artificiellement les prix pour les acheteurs.”
Sheryl Sandberg, Facebook's COO, has never had to testify under oath about a major scandal but has 4 career-defining, very damaging matters hitting concurrently. *Allegations* involve #1 collusion (with Google), #2 insurrection, #3 cover-up of breach, #4 fraud. Here we go...
/1— Jason Kint (@jason_kint) January 14, 2022
De son côté, Chris Sgro, porte-parole de Meta, a déclaré vendredi que l’accord d’enchères publicitaires de la société avec Google et les accords similaires qu’elle a conclus avec d’autres plateformes d’enchères « ont contribué à accroître la concurrence pour les placements publicitaires ».
« Nous signons des centaines d’accords chaque année qui ne nécessitent pas l’approbation du PDG, et ce n’était pas différent », a-t-il déclaré, ajoutant que l’accord « n’a jamais été un secret ».
La même semaine, Facebook apprenait d'autres mauvaises nouvelles : le procès antitrust aura bien lieu (voir ici.) Et Shery Sandberg va devoir répondre de quatre actions judiciaires : la collusion avec Google, donc, mais aussi le rôle de Facebook dans l'insurrection du Capitole, la couverture d'une brèche de données au moment de Cambridge Analytica, et la fraude...