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IA, intelligence humaine : qui est cannibale ?

Qui ?
Petitweb à Paua, vendredi dernier.

Quoi ?
La synthèse de cet événement mêlant sagesse ancestrale et intelligence artificielle.

Comment ?
Intelligence artificielle, intelligence humaine : le thème de la rencontre Paua est au centre de biens des débats et des livres. Pour l'intelligence humaine, Loic Le Meur avait choisi de faire parler des tribus amérindiennes.  Dans ses essais, qui datent de 1580, Montaigne revient sur les Tupinamba du Brésil, et renverse la perspective : les Amérindiens sont les sages, les Européens les sauvages : "Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie. Leur guerre est toute noble et généreuse, et a autant d’excuse et de beauté que cette maladie humaine en peut recevoir ; elle n’a autre fondement parmi eux, que la seule jalousie de la vertu. Ils ne sont pas en débat de la conquête de nouvelles terres, car ils jouissent encore de cette liberté naturelle, qui les fournit sans travail et sans peine, de toutes choses nécessaires, en telle abondance qu’ils n’ont que faire d’agrandir leurs limites. Ils sont encore en cet heureux point, de ne désirer qu’autant que leurs nécessités naturelles leur ordonnent."
Cinq cent ans après Montaigne, à l'occasion de Paua, vendredi et samedi dernier, à Station F, Loic Le Meur (qui a pu lui même constater le décimage de la forêt amazonienne), fait venir deux tribus à station F (voir son interview ici).  Elles viennent délivrer leur message au public de 250 personnes, venant de tous les pays  : il faut sauver la terre et son poumon, la forêt amazonienne, dont les Kogi et d'autres tribus ont la charge. L'initiateur de la conférence a pu constater lui-même l'ampleur de la déforestation amazonienne, depuis 20 ans. "Quand nous n'avions pas la technologie, la terre était en bonne santé. La façon dont nous bâtissons la techno n'est pas en accord avec la nature. En faisant ces choses, nous lui disons que nous ne voulons pas continuer à vivre : parlez de l'eau, des montagnes. Nous ne devrions pas prendre des choses de la terre. Si on aide la terre, elle nous aidera. Chaque élément de l'IA prends des choses que la terre a fabriqué pendant des milliers d'années"

Et cette intelligence humaine vient à pic se confronter à l'intelligence artificielle, en témoigne cet échange  entre @RandHindi, ,Pdg de Zama,  et le chef des Kogi (voir la vidéo ici). Le traducteur a eu quelque difficultés à traduire : "Est ce qu'on a demandé la permission à la terre de faire quelque chose d'artificiel ? "

Propulsé représentant mondial de l'IA par cette simple question, Rand Hindi explique : "Il n'y a pas eu de projet global. Ca a commencé par la musique, le diagnostic médical, etc. Il y avait toujours un but spécifique. Mais ce n'est que récemment que l'on a essayé de faire de l'intelligence humaine. L'intelligence artificielle fait figure de plan B de la planète."Il poursuit en dressant un paysage qui ressemble au film the Truman Show, où Jim Carrey vit dans un reality show, sans s'en rendre compte. "Comment savoir si nous ne sommes pas des esprits artificiels vivant dans un monde artificiel ? On pourra créer notre simulation, vous serez dans le jeu sans le savoir." reste qu'il manque une chose à l'IA, et pour longtemps : le contexte.

 

https://twitter.com/nico16184/status/1656960416679952385

L'événement était soutenu par Deloitte et Animoca. Le représentant de Deloitte a expliqué sa démarche : " Nous soutenons cet événement, car si nous ne devenons pas plus conscients, nous ne résoudrons pas les problèmes qui se posent à nous. Si on ne le fait pas avec le coeur on n'y arrivera pas".
L'événement réunit deux mondes a priori très éloignés; Mais les Américains semblent plus à même d'aborder cette logique: la prochaine édition de Paua devrait avoir lieux aux USA...

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