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French founders : le mode d’emploi du déconfinement business

Qui ?

Vincent Deruelle et Benoit Buridant, fondateurs de French Founders.

Quoi ?

Nos morceaux choisis du Online summit business rebound, qui rassemblait 90 orateurs et 1 000 personnes mercredi dernier (voir aussi nos indiscrets) sur un marathon de 16h, couvrant les fuseaux horaires français et américains.

Comment ?

Un quart des sessions consacrées à l'écologie. Mais PetitWeb s'est concentré sur les sessions consacrées au business post déconfinement.

La fusion des boutiques on et off 

Farfetch a été créé en 2008, en pleine crise. Son slogan d'origine, "400 boutiques, une adresse" résume le projet. "Nous connections l'inventaire des magasins physiques. A l'époque, c'était avant gardiste. Mais avec la crise, les grands magasins chinois ont invité les marques qui n'avaient pas de corner dans le magasin physique à es rejoindre en ligne. La fusion online et offline s'est opérée. Les vendeurs sont devenus des logisticiens. Les magasins sont devenus des centres de click and collect et des entrepôts" explique Alexis Bonhomme, vice président de Farfetch en Chine.

Eléonore Baudry, présidente de Figaret Paris, a fusionné les bases de données offline et online. "Nous avons enfin eu le temps de faire ce chantier". Comment vont ré-ouvrir les magasins ? "Le relationnel est à la base de ce qui se passe en boutique. Mais on sourit moins bien derrière un masque. Il faut inventer un nouveau relationnel de qualité dans ces conditions".

Neiman Marcus a ouvert des comptes Instagram à ses vendeurs pour un service sur mesure aux clients. Des magasins comme LVMH ou Figaret suivront-ils dans cette voie ?

Former, former, former 

Dongyue Liu, Head of New Retail Division de Bestseller Fashion Group China (qui a notamment investit dans Asos et Zalando) explique l'incroyable effort de formation opéré par le groupe : "Nous avons formé 30 000 personnes en ligne, sur Tencent,  pour continuer à faire tourner le business. Les responsables de l'inventaire en magasin ont dû faire du service client en ligne." Le groupe a imaginé des incentive spécieuse au confinement : "Les consommateurs qui nous apportaient de nouveaux clients gagnaient une carte Tencent Video (l'équivalent de Netflix). Les coupons de réduction étaient partageables. Les consommateurs sont devenus actifs: "C'est grâce eux que nous avons réussi le mois de février".

Télétravail : confiance, confiance 

Pour Barbara Bressand Sussfeld, Director Development and Operations, Emerging Markets L’Oréal : "Nous sommes passés du jour au lendemain de 400 à 40 000 personnes en télétravail. Nous ne pouvions pas demander à nos équipes la même productivité, si nous ne leur avions pas donné accès aux outils avant. La crise a été l'occasion de s'interroger sur la façon de faire des réunions. Huit heures de réunion quotidienne sur Zoom, c'est trop."
Aurélie Wen, CEO Apac d'Agorize, fait la différence entre introvertis et extravertis : "Les extravertis, comme moi, ont beaucoup de mal à ne pas interagir en réel. Cette crise nous a mis face à la gestion de la peur par chacun. Nous n'y étions pas habitués. Or, ça joue, c'est fondamental".
Segolène Dufour-Genneson, Chief Communications Officer AXA China renchérit : "Nous avons combattu la peur en rassemblant nos équipes sur pourquoi on existe. Il faut apprendre à poser la question 'comment ça va' et prendre le temps de la réponse. Certains managers ne savaient pas gérer des personnes en détresse".

Dans ces conditions, comment maintenir la motivation ? "Dans les deux premières semaines, les gens travaillaient moins, ils regardaient Netflix. Et puis, dans un deuxième temps, ça s'est inversé, ils ont trop travaillé !" confie Aurélie Wen.

Chéri, mon bureau a rétréci

La surface des bureaux sera réduite de 20 %. Et l'air sera pur. En février, Véolia a eu le nez creux en créant une division de qualité de l'air. "Ça va devenir aussi important que le traitement des déchets et de l'eau.Les équipes retourneront au bureau si elles ont la garantie d'un air pur".

Le luxe, c'est pas du luxe

Le voyage local, le voyage virtuel. "Mettre une caméra en haut de la Chapelle Sixtine, c'est ça, le génie du digital". Lulu Lemon avait invité une session de yoga dans la cité interdite. "Il faudra inventer la même chose dans le monde virtuel" explique un intervenant. Fabrice Grinda, cofondateur de FJ Labs souligne que les produits de luxe ne se sont pas effondrés : "Les gens ont voulu se gâter". Parmi les victimes, les voyages, les événements, les clubs de sport.
Atre opportunité : la digitalisation des services publics : "La médecine, la santé, les services publics, n'ont pas été digitalisés". Les grands groupes sont mieux protégés que les PME qui ont souvent de 17 à 40 jours de cash. Fabrice rappelle que le taux de survie des start-up à 5 ans est de 7 %... "En BtoB, beaucoup de transactions s faisaient encore par faxe et téléphone. Faute d'exit en bourse, et avec beaucoup d'arrêt d'opérations de financement, des rachats sont à prévoir : "Si j'étais Uber, je rachèterais Lyft." A prévoir, une éclosion de nombreuses sociétés : "Les compagnies les plus intéressantes vont être crées dans les 18 prochains mois. En 98 pour créer une start-up, il fallait des millions de dollars, des serveurs, un data center, une licence Oracle. Aujourd'hui, avec l'open source, l'investissement est de 50 000 $. Avec le low code coding et Shopify, des personnes qui n'ont pas l'expérience de la programmation peuvent créer des start up."

Business = philanthropie?  

Jonathan Benhamou, le CEO de People Doc, a été touché par un appel de l'hôpital de Clamart. Il s'en est fait l'échos sur Linkedin, a obtenu 6 réponses, fédére 120 bénévoles sur un groupe WhatsApp. Et collecté 6 M€ (10 M€ à la fin du mois), en quelques semaines, pour "Protège ton soignant". 90 % des personnes qui ont participé à cette aventure ne se sont jamais vus. C'est une organisation plate, où chacun a son expertise. L'APHP nous a appeler pour commander du matériel. Cette crise aussi montré la lourdeur administrative. Cette initiative citoyenne a changé la manière de voir le business. Je ne monterai plus de boite sans un volant philanthropique".

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