Qui ?
Jean-François Grazi, fondateur de Business Immo.
Quoi ?
La mue d'un groupe d'information professionnelle en "Bloomberg de l'immobilier", grâce à l'IA.
Pourquoi ce projet ?
Aujourd'hui, être une entreprise de presse ne veut plus rien dire. Au lieu de s'arc-bouter sur son statut, il est plus productif et viable de proposer une information de qualité. Grâce aux nouvelles technologies il devient maintenant possible d’enrichir l’information en alliant analyses et commentaires avec des données. Tout le reste, c'est du « pipeau », il faut faire entrer ce métier dans le 21e siècle (qui à déjà 18 ans !).
Business Immo a fait dès 2004 le pari des nouvelles technologies associées à un nouveau modèle économique, les abonnements pèsent 2 M € et progressent de 30 % par an. Les événements et formations représentent 800 000 € et la régie publicitaire 1,5M€ (il y a 10 ans elle représentait 70 % de l'activité).
Après 13 ans d’activité, nous nous sommes rendus compte que nous étions assis sur 60 000 articles, des centaines de milliers de tags, 30 000 noms, 10 000 sociétés, 80 000 transactions, 8 000 études sectorielles. Nous faisions de la big data sans le savoir et nous ne l'exploitions pas.
Dans ce domaine, chacun suit le même chemin de pensée. D'abord l'inconscience, on ne sait pas que l'on produit de la big data. Puis la semi conscience : on n'a pas le temps de s'en occuper. Puis, pour ceux qui poursuivent la réflexion, la pleine conscience. On veut en faire quelque chose et on s'aperçoit que ce qu'on accomplit pour exploiter la big data peut aussi servir à d'autres. Pour mettre en place la digitalisation de notre activité dans notre cœur de métier, nous avons donc décidé d'investir 1M€ sur 3 ans,500 000 € la première année, et 250 000 les deux années suivantes afin d’exploiter cette richesse et la monétiser.
Comment ?
Nous avons recruté Philippe Lerévérend, un ingénieur data, pour piloter le projet et investi 250 000 € pour acquérir un MDM Orchestra (logiciel pour gérer les datas ). Micropole nous accompagne dans la mise en place de l'architecture des données. Et les 34 collaborateurs de Business Immo ont participé au projet : la rédaction, l'administration et la comptabilité, la régie, le service conférence et formation. Dix huit mois plus tard, on a créé la filiale iread (comme Immobilier recherche études analyses data), pour éviter tout conflit d'intérêt. En effet, iread a vocation à intervenir pour des clients de l’industrie immobilière et leur données doivent rester strictement confidentielles. Je dirige la nouvelle filiale et Sandra Roumi, jusque là rédactrice en chef, a pris la présidence de Business Immo.
A quoi cela va-t-il servir ?
L'industrie immobilière pèse lourd en Europe continentale: l'immobilier de bureau représente près de 30 milliards d'euros par an. Et pourtant, les investisseurs n'ont pas des outils qui sont à la mesure des enjeux. Les big data doivent se transformer en smart data afin de construire la smart city. Notre ambition est de construire « le Bloomberg » de l'immobilier BtoB en Europe. A terme, nous proposerons des tableaux de bord complets qui feront gagner du temps aux investisseurs, grâce à des données prédictives sur le marché établies grâce à nos data. L'idée est d'introduire un peu de sociologie et d'anthropologie dans les études de marché. Si les acteurs de l’immobilier avaient pu avoir accès à ce type d’études, ils auraient probablement gagné un temps précieux pour leur proposer une offre de bureaux qui convienne au fameux concept des « nouveaux usages » qui fait florès dans les conférences et colloques.
Quand l'offre verra-t-elle le jour ?
Le 1° janvier 2019. Nous montons l'équipe et avons 3 mois pour travailler sur nos modèles avec notre comité scientifique. Nous rencontrons actuellement les acteurs qui comptent sur le marché à qui nous proposons nos offres de conseil et de monétisation de data.
Où en êtes-vous de votre LBO ?
C’est un processus qui demande du temps. Cela devrait aboutir en 2019.