Qui ?
Remi Lemonnier fondateur de Scibids.
Quoi ?
Le point sur une société "intelligence artificielle as a service" pour l'optimisation des campagnes programmatiques, unique en son genre.
Comment ?
Rémi Lemonnier a fait une école d'ingénieur et, plus rare, un doctorat de machine learning, appliqué à l'optimisation campagne programmatique. Qui a accouché ed Scibids, une société unique en son genre. "Je travaillais à Numberly, j'y ai réalisé ma thèse tout en travaillant en tant que data scientist senior. Mon cofondateur, Julien Hirth, avait travaillé un an chez HSBC. Les mathématiques appliquées à la finance existent depuis vingt ans avec de la modélisation statistique avancée et le trading automatique. C'est ce que nous avons voulu transposer au programmatique". En juillet 2018, les deux associés lèvent 2,2M€ pour donner forme à cette vision. Mais alors qu'en finance, le KPI est de gagner de l'argent, chaque campagne de publicité a ses critères. Spécialisée dans l'optimisation des stratégies d'enchères, Scibids est une sorte de sur-couche aux campagnes programmatiques, pour les rendre plus efficaces : la société annonce une amélioration des KPI de 30 à 70 %. Le client applique "un petit pourcentage" à ses achats pour utiliser l'outil. Il y a dix ans, les marques regardaient les clics, aujourd'hui, elles surveillent le chiffre d'affaires et optimisent la conversion sur leur Adserver, en intégrant des critères comme la visibilité, la lutte anti-fraude ou les fourchettes de CPM. Autant de critères qui rendent complexes la réalisation de l'IA et expliquent qu'aujourd'hui, aucun concurrent ne se soit imposé (même si des agences média ont des initiatives internes dans ce domaine). Implantée à Paris, Londres, Singapour et NY, Scibids opère dans vingt pays et emploie une trentaine de personnes. Ses clients sont principalement les agences médias (représentant 90 % des clients en France, et 80 % aux USA) mais aussi les annonceurs en direct qui ont internalisé l’achat programmatique (respectivement 10 % et 20 %). L'outil intervient sur l'open internet, mais ne passe pas aussi facilement les murs des jardins clos comme Facebook Ads."Nous avons un produit en beta, mais pour avoir un impact significatif sur la performance, nous avons besoin de données granulaires. Un challenge sur ce genre de plate-formes qui gardent leurs données pour elles." Albert, qui applique l'AI à l'achat programmatique sur les réseaux sociaux, a d'ailleurs plutôt une approche d'automatisation des tâches pour gagner du temps.
En revanche, un prolongement naturel est celui de la télé programmatique : "A partir du moment où les télés se connectent au DSP, on est capables de traiter ce nouvel usage." Scibids réalise de plus en plus de pilotes dans le domaine...