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Les indiscrets du 23 janvier 2023

--> Louis Nauges étrille "le document le plus ridicule sur les usages numériques que j'aie lu", à savoir, la charte de l'Education Nationale sur les usages du numérique. S'il vous fallait une seule preuve de l'état hors sol des politiques numériques publiques en France, lisez ce document. Comme dans un bon film, vous allez rire. Et vous allez pleurer.

--> L'autre soufflet de la semaine provient, curieusement, du très paisible Bellefaye (l'annuaire des 108 712 professionnels de l'audiovisuel) qui revient, dans sa newsletter du 19 janvier, envoyée à 32 000 professionnels, sur la fin abrupte de Salto (après 2 ans d'activité) actée vendredi 20 janvier, par le Comité social économique (CSE) de France Télévisions : "C'est le terme d'une aventure, un peu cornecul, hors de tout bon sens commun. Une équipée partie en croisade contre Netflix, cet envahisseur exotique, saccageur des jardins audiovisuels à la française.Pourtant, les trois initiateurs du projet avaient des réputations de managers. L'un était passé de l'hôtellerie aux médias. L'autre, réputé âpre au gain, pointilleux, talentueux, a créé, quasiment tout seul, sa chaîne. La troisième, à la tête d'un paquebot peu manœuvrant, découvre que l'abondance de conseillers n'empêchera pas sa solitude en cas d'échec."On ajoute un montage compliqué, une co-entreprise à l'anglo-saxonne, mix de public et de privé. "Les autorités de tutelle auraient dû dire "Stop ! Chacun chez soi !"  Mais ç'est passé haut la main, avec les félicitations du jury.   Il y a eu, enfin, les réticences énervées de l'Autorité de la concurrence, multipliant les embûches, les contraintes, les champs de mines ... Mais nos tourtereaux ont dit oui à tout.  Comme la nouvelle plateforme constituait une source supplémentaire de recettes pour les distributeurs, les producteurs, les ayants droit, les professionnels ont fait bonne figure au nouvel arrivant.On ne saurait oublier quelques opposants, mais, comme aucun chiffre certifié ne sortait de Salto, société de droit privé, personne n'a pu étayer, avec des données sûres, ses doutes, ses réserves."

--> Conclusion du Bellefaye, tel un lion sortant de sa réserve :  "Pas une voix pour sa défense. Juste, dans la presse américaine, le curseur sur une petite bonne affaire possible pour un streamer concurrent : racheter les abonnés (800 000 semble t il , NDLR) , mais pas sûr... Pour l'ardoise finale, on parle de 80, voire de 100 M€.  Tout ça parce que trois dirigeants se sont raconté un film, qu'on allait voir ce que peut l'audiovisuel français quand il s'unit contre les méchants, contre les "z'autres".

--> Mais la palme du scud revient à Jérémy Desir, avec son post sur HSBC. Jugez seulement : "il y a 3 ans, je quittais HSBC après avoir tenté le "changement de l’intérieur"....en vain, me heurtant à l’ignorance, au déni, au cynisme de ma hiérarchie; au besoin perpétuel de croissance de la banque. " Il cite : "- Le chef du département ESG de la branche AM qui nomme sa conférence : "pourquoi les investisseurs ne doivent pas se soucier du risque climatique", et la fait valider en interne. La durée moyenne des prêts étant de 6 ans, "ce qui arrive à la planète la 7ème année n’a aucune importance !" (2022); - HSBC a accordé un prêt *secret* de 340M$ à la société énergétique RWE, qui détruit un village dans l'ouest de l’Allemagne pour agrandir son immense mine de charbon (#Lützerath). Trois  mois seulement après que la banque se soit engagée à ne plus financer de charbon (2023). Chaque année, la mine produit 25 millions de tonnes de lignite." Petitweb a son compte chez  HSBC. Nous avons donc demandé RV à notre conseiller clientèle pour un nice chat...Et on conseille à la banque de méditer la dernière pub Patagonia.

--> Nous allons aussi conseiller (voire, intimer) à notre interlocuteur HSBC de suivre ce webinaire de Join Indigo, après demain, de 12 h à 13 h : "Le nudge et les sciences comportementales peuvent-ils nous aider à sauver la planète ?" (inscription ici), avec Eric Siegler, président de Nudge France et David Garbous, co fondateur de Transformation Positive.  L'objectif ? Montrer comment le nudge constitue un instrument efficace pour déjouer ces biais cognitifs et un outil supplémentaire dans votre boîte à outils afin d’accélérer la transition écologique et l'adoption des pratiques RSE au sein des entreprises.

--> Cette semaine, nous revenons sur le Web 3 et son état de l'art (voir notre papier). Pavle Marinkovic pointe dans cette tribune  l'éléphant dans la pièce : "Binance détient 92 % des crypto et c'est un risque majeur pour le marché : la société n'est pas à l'abri d'une faillite."

--> Que devient la cigogne Storker, envoyée par Nicolas Bordas à Xavier Niel et Rodolphe Saadé ? Il semble que ni l'un ni l'autre n'aient relevé le gant d'un Twitter à l'européenne (voir notre papier de la semaine dernière). En revanche, le projet pourrait voir le jour côté Web 3. Du coup, on encourage Nicolas et ses soutiens à étudier le système Peepeth, dont nous parlons dans notre tour d'horizon Web 3 de la semaine.

--> Le 18 juin 2023, les citoyens du Canton de Genève voteront pour inscrire le droit à l'intégrité numérique au sein de la constitution cantonale, ainsi que le droit à la vie hors ligne et le droit à la sécurité dans l'espace numérique. D'autres cantons nt entamé des démarches similaires, et la question aussi posée au parlement fédéral, rappellent Alexis Roussel et Grégoire Barbey, les auteurs de "Notre si précieuse intégrité numérique". Alexis Roussel débattra demain matin avec Jean Marie Cavada de ces sujets (inscriptions ici).

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