--> L'insécurité que rencontre nos concitoyens sur internet sape leur confiance dans le numérique. Tous les français sont concernés, en particulier les plus vulnérables. J'ai présenté en Conseil des ministres 12 mesures concrètes pour sécuriser et réguler l'espace numérique. "Cet homme vous propose l'Internet chinois en France. Tout ça pour défendre vos enfants de la liberté d'expression. C'est vrai que c'est dangereux, la liberté d'expression". Voila résumé une deux phrases, par Cyril Rimbaud (Cyroul, sur Twitter) l'enjeu des 12 mesures pour sécuriser et réguler l'espace numérique, le projet de loi décrit par Jean-Noel Barrot dans cette vidéo. De son côté, Bluetouff commente ici : "Ce qui sape ma confiance dans le numérique, c'est quand un politique m'explique sans trembler des genoux qu'il va "sécuriser" Internet. Internet ne se régule pas en posant une compagnie de CRS dans chaque noeud de raccordement optique."
--> Matt Wolfe, investisseur dans la tech a suivi les quatre heures annonces de Sundai Pitchar, le Pdg de Google, du 11 mai dernier. Il en a extrait un résumé de 15 minutes, à voir ici. Om Malik, de True Ventures, n'est pas franchement impressionné par ces annonces. Sur son compte Twitter, il raille : "Incroyable. Vous êtes une société de 1,4 Mds$ de capitalisation boursière. Et pourtant les produits que vous lancez à votre product day sont 1 dérivés, 2 réactionnaires, 3 des chateaux en Espagne, 4 du bluff, ou tout ça en même temps. Mais avec de l'IA !". De son coté, Ethan Mollick, qui enseigne à Wharton, renchérit en disant que ces annonces sont médiocres et ne changent pas grand chose à son tableau sur l'IA. Voir là.
--> René Cotton, le CTO de Wizi shop, a eu idée de faire du "reverse SEO". Et l'on constate que bien des sociétés se sont ruées sur Chat GPT pour créer des fiches produits, des job desk, des livres, des annonces immobilières... En oubliant de faire intervenir une petite main humaine derrière pour effacer la mention "Regenerate Response". Un thread hilarant (et affligeant aussi, certes) à lire ici.
--> Comment c'était, la deuxième édition de Paua, organisé par Loic Le Meur à Station F à Paris, vendredi et samedi derniers (voir aussi notre papier) ? Enrichissant (cf notre article). Certains de nos lecteurs nous ont écrit pour critiquer une "récupération des Indiens d'Amérique pour faire du business". Nous avons pu constater que cet événement était à leur service. Et le mélange entre chants indigènes et exposés sur l'IA a bien fonctionné. Car il s'agit bien des deux pôles de notre monde moderne : un homme perdu, à la recherche de space dans le monde et des indigènes qui protègent la mère nature et organisent des rituels que nous pratiquions il y a des millénaires.
--> L'auteur Daniel Pinchbeck parle de "cognitive surplus". Nous devons déployer des méthodes pour contrer les pires impacts de la crise écologique. Les petites fermes organiques dans l'océan, des jardins sur les roof tops. L'intelligence va éliminer des emplois peu utiles pour la terre comme les call-center, les taxis, les routiers (cette activité représente 10 % du PNB des Philippines). Il faut former les personnes qui vont se retrouver sans emploi pour ce qui va devoir être fait pour la terre. Daniel Pinchbeck cite le Venus Project de Jacque Fresco, une société américaine qui promeut le système d’Économie Basée sur les Ressources (EBR), un système ou l'humanité vivrait en harmonie sociale et environnementale grâce à la technologie et l'application de la méthode scientifique. Un disciple de William Blake ? Le poète du XVIII ème célébrait avec Golgonooza, l'union de la science, de la raison, de l'art et de l'imagination. Et proclamait : "l'imagination n'est pas un état, c'est l'existence humaine en elle même". Peut être l'IA permettra aux humains du monde entier d'y accéder ? C'est le scénario optimiste.
--> Parmi les penseurs découverts vendredi dernier, Byung Chul Han philosophe allemand : les exigences de transparence au service de l'économie, illustrées par les actions du Parti des pirates, se font au profit du système capitaliste, renforcent le système politico-économique actuel et ouvrent la voie à un système totalitaire, en opposition avec une société basée sur la confiance. S'il est légitime dans une démocratie que les décisions politiques se fassent dans la transparence, il n'en va pas autant de données personnelles telles que le nom des contacts de chacun, les maladies et autres informations concernant la vie privée. La démocratie ne nécessite pas plus de transparence, mais un examen de l'impact des technologies de l'information sur le processus politique. Le libre arbitre est en jeu. C'est le scénario pessimiste.
-->Brian Muraresku a passé dix ans de sa vie à explorer cette question : "est-ce que les premiers chrétiens usaient de psychédéliques ? " Et la réponse est oui, les rituels des premiers chrétiens étaient comparables à ceux encore pratiqués par les Kogis, par exemple. Et cette nouvelle spiritualité, qui fleurit dans la sillicon Valley est logique : quand l'IA se développe, l'homme doit explorer sa singularité... "L'IA ne va pas nous détruire, mais nous rendre fou, en tuant notre curiosité. Le social media et l'IA nous rendent paresseux. La dignité de l'homme est d'agir à partir d'une vison et de la réussir. Nous sommes divins, l'IA, non."
--> Yat Siu, le fondateur d'Animoca, partenaire de Paua (et actionnaire, depuis la semaine dernière) avec Deloitte a donné sa vision d'un domaine un peu passé de mode avec l'IA. Le web 1 était le web de la lecture. Le web 2, celui du social où les plateformes en ont profité pour collecter toutes nos datas "le metavers de Meta relève de ce point de vue du web 2". Le web 3 permet à chacun d'en retrouver la possession. Et aux créateurs d'avoir le bénéfice de ce qu'ils font : Le domaine des NFT représente 25 milliards de dollars, dont 90 % reviennent aux créateurs. Spotify reverse 100 M pour 7 milliards de business. "le public a été colonisé digitalement. Google et Facebook deviennent l'autorité centrale de votre identité. Vous avez fourni la data qui nourrit chatGPT, mais n'avez aucune action dans cette société. Le web 3 permet de devenir actionnaire du réseau que vous construisez. Pendant le Covid, 2 millions de Philippins se sont retrouvés sans emploi. Ils sont passés sur Axie Infinity et ont gagné 5 à 10 $ par mois. Constituant une activité de l'ordre de M$. Les gens peu éduqués pouvaient participer à un système financier, sans éducation. Le Web 3 réduit les inégalités : une grande partie de la population n'a aucune éducation financière, ce qui explique beaucoup d'inégalités. Le Web 3 peut corriger cela."