--> La décision du conseil d'Etat sur les cookies walls (voir cet article) sera publiée entre mercredi et vendredi. La CNIL devrait ensuite publier sa recommandation finale à partir du mois de septembre 2020. Dans deux mois, le marché saura si la CNIL tire les conséquences de l'avis du Conseil d'Etat. Si c'est le cas, les éditeurs devraient donc pouvoir proposer la pose de cookies contre la lecture d'un article, à condition qu'ils offrent des choix à l'utilisateur parmi d'autres solutions (payant/gratuit, login/non logué, pub+cookies ou non), en respectant les obligations d'information préalable et de choix explicite posées par le RGPD. L'inter-profession (9 associations se sont jointes pour ce recours inédit) a obtenu gain de cause pour obliger le régulateur à quitter une logique d'interdiction de principe et à entrer dans une logique de protection et d'équilibre. Mais ce pourrait être une victoire à la Pyrrhus pour le monde des non-plateformes, car cela n'aura pas d'influence directe sur les initiatives zéro cookie tiers ni les mécanismes interprofessionnels de catégorisation et de partage du consentement. "Une composante réglementaire n'interdit pas les initiatives sectorielles, qui peuvent converger ou non, selon l'espace laissé par l'une à l'autre. Le temps perdu par le législateur pour articuler ePrivacy et RGPD laisse sa place à des logiques qui résultent de rapports de force et non de rapports de droit". explique Maitre Etienne Drouard, le conseil de l'interprofession dans son recours devant le Conseil d'Etat. "Reste que, dans les six prochains mois, les acteurs économiques faibles, qui n'ont que la loi pour définir leur marge de manœuvre, pourraient retrouver une influence axée sur la réglementation et non sur les mécanismes du marché." Le virage débattu devant le Conseil d'Etat dépasse effet la question des cookies. Il faut décider si on accepte que les modèles économiques soient fixés par les entreprises, ou par la volonté discrétionnaire des clients, selon que l'accès à un service peut ou ne peut pas avoir de contreparties, parmi plusieurs solutions possibles.
--> A savoir : le même jour, le Conseil d'Etat rendait une décision sur Google. Ecrivez nous si vous en savez davantage !
-->The Open Technology Institute a décidé de renoncer aux dons de Facebook. Une décision prise suite à la non modération par Facebook des propos de Trump incitant à la violence ("when the looting starts, the shooting starts") , expliquée par sa présidente Sarah Morris dans ce communiqué. Le même jour, le 9 juin, Publick Knowledge faisait de même, en invoquant le rendez vous manqué entre Zuck et les représentants d'associations de civil rights (explications ici). "On ne peut se cacher derrière le premier amendement pour promouvoir des discours de haine." Il y a encore du chemin à parcourir : la reporter Tonia Riley donne la liste de toutes les associations fondées par Google ou Facebook dans ce Twit.
--> Linkfluence vient de finaliser un nouveau tour de financement de 9M$ (voir ici). Pour Guilhem Fouetilllou, son cofondateur : "Au delà de la levée, le point important, est le fait que le marché du social listening est maintenant derrière nous. Il n'y a d'ailleurs plus de levées sur ce marché depuis longtemps. La prochaine étape, sur laquelle nous sommes positionnés et qui a permis cette levée, et la précédente de 20M, est celle des consumer insights boostés à l'IA. Cette évolution du marché valide l'ambition qui fut la nôtre en créant l'entreprise de venir transformer en profondeur le marché des études et se confirme d'ailleurs par notre croissance aux US."
--> L'année 2020 sera aussi celle des "collab" de marques. C'est en tout cas la conviction de Caroline Vignaux, qui l'exprime dans cet article. Un exemple ? La marque de vêtement Faguo, et sa collection capsule avec Habitat. Après huit ans de marketing aux USA, Caroline Mignaux est revenue en France et lance, en juillet, Reachmaker :"Je me suis rendue compte que le potentiel du cobranding était très sous-exploité. C'est à la fois un foyer de croissance et une opportunité créative pour les marques en quête de sens, qui mettent les valeurs au centre."
--> Le journalisme est en pleine crise ? Substack propose un nouveau modèle de newsletter payante, qui fédère un bouquet de contenus. Explications ici.