Qui ?
Matthias Berahya-Lazarus, qui est sorti de chez Bonial (digitalisation de catalogues ) appartenant au groupe Axel Springer et crée depuis deux ans Way, un SaaS pour aider les hôtels à vendre des expériences complémentaires.
Quoi ?
Une interview à l'occasion de la levée de 20 millions de dollars en série A, menée par Tiger Capital.
Comment ?
Quel rapport entre Bonial et Way ?
Bonial intervient sur le marché du marketing opérationnel , quand Way relève de l'expérience de marque. Mais les deux sociétés explorent de nouvelles façons d'aborder le retail. Way s'adresse aux hôtels, aujourd'hui, mais dans les prochains mois, nous étendrons cette offre d'expérience à la distribution au sens large. Aujourd'hui, Way aide les hôtels à construire des expériences. Les hôtels de luxe ont construit leur offre sur l'architecture, dans un environnement privilégié. Depuis dix à quinze ans, ils se sont renforcés dans la gastronomie. Et nous apportons un troisième pilier, l'expérience, avec une nouvelle ligne de revenus.
Comment ça marche ?
L'établissement prend une licence fixe, par mois et par établissement, pour un an minimum. Et l'hôtel fixe lui même la clé de répartition des revenus entre lui et la personne (influenceur ou autre) qui propose l'expérience. Cette clé varie en fonction de la renommée de l'intervenant : si c'est un célèbre professeur de yoga, ou un sportif sponsorisé par Nike, ou un illustrateur moins connu, ce ne sera pas le même partage. Nous fournissons la technologie back end et front, mais nous n'opérons pas de place de marché pour les personnes qui proposent l'expérience. Notre technologie est utilisée en marque blanche pour proposer des activations. Nous avons démarré par les Etats-Unis et nous attaquons la France et l'Europe. Aux Etats-Unis, par exemple, des hôtels de luxe ont installé des tentes haut de gamme dans la nature. Mais les gens s'ennuient. L'hôtel propose avec nous de nombreuses activités, qui sont autant de revenus additionnels. Autre exemple : un hôtel du huitième arrondissement parisien a une thématique italienne, il va rechercher des hôtes qui parlent Italien et peuvent proposer un circuit sur l'influence de l'Italie à Paris. Nous sommes aussi en train de signer avec un hôtel à Montparnasse, qui a un spa, une piscine, il s'agit de voir comment faire vivre ces endroits pour les clients, mais aussi pour les habitants proches de l'hôtel.
Quel impact ces activités ont-elles sur le référencement ?
Chaque expérience ressort comme un contenu unique qui aide l'hôtel à remonter en référencement naturel et à faire rayonner leur marque sur les réseaux sociaux. Et la presse tend à remarquer ces expériences, ce qui facilite encore le référencement.
Pourquoi cet accent mis sur l'expérience ?
C'est un peu comme dans la chanson "foule sentimentale" de Souchon : les gens saturent de la possession de biens matériels, mais cherchent des expériences. Le tourisme est le lieu de l'expérience par excellence. Mais le retail a aussi cet enjeu. Le public privilégié a bien conscience des dangers de l'accumulation de biens. Et les marques de luxe doivent apprendre à décliner leur marque dans l'immatériel. C'est peut être un moment de création, de sport... Le luxe, mais aussi les médias. Ces derniers se sont déjà déclinés sous forme de salon ou d'événement. Mais un magazine d'outdoor a toute sa place à organiser des expériences dans la nature, par exemple.
Comme pour tout domaine nouveau, il vous fait passer du temps à conseiller les clients ?
Oui, nous avons une équipe qui aide les hôtels à proposer des expériences exclusives. C'est compris dans la licence sur 12 mois. Pour bien comprendre la marque, le client doit nous expliquer quelles émotions il veut faire passer. Nous avons besoin d'un Brief, que nous pouvons aider à exprimer.