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Avanie et framboise d’un froggie en Silicon Valley

Qui ?

Cyril Paglino, fondateur de Starchain Capital.

Quoi ?

Un entretien sur le 3° Internet, ou l'Internet distribué, par un Français de la Sillicon Valley, ancien vice-champion du monde de break dance, tech entrepreneur, qui depuis a crée un fonds sur le sujet.

Comment ? 

Cyril Paglino est parti il y a quatre ans aux Etats-Unis. Après deux ans à San Francisco, il a finalement atterri à LA, la ville de Snapchat, Tinder, et SpaceX, et des principaux acteurs du eSport.  Des loyers 10 % plus abordables que dans la vallée, mais surtout, davantage de soleil. Ces quatres années n'ont pas été de tout repos. Cyril a créé Tribe, qui combine jeux d'arcade et chat vidéo, soutenu par le très célèbre fonds Sequoia Ventures. Il était en négociation pour la vendre à Twitter (plusieurs dizaines de M$), et devait prendre avec son équipe le lead sur le pôle vidéo de la plateforme. Mais quelques semaines avant la fin de la due diligence, Jack Dorsey tombe sur cet article, alors vieux d'un an, sur la façon dont Tribe avait spammé ses utilisateurs. En plein scandale Cambridge Analytica, Tribe paie très cher cette erreur (Musical.ly, elle, a réussi à passer entre les gouttes). De fait, certains avocats de Miami sont spécialisés dans les procès contre les sociétés  financées par Sequoia. "Nous avions envoyé +50 000 SMS sans opt-in. Et nous avions réussi a nous arranger à l’amiable et ‘settle’ le procès. Mais cette affaire a tout de même détruit notre deal avec Twitter. Jack m'a appelé en me disant qu'il ne pouvait racheter une société qui avait fait une bêtise sur les datas. Nous avions levé 9 M$, nous n'avions pas les chiffres pour lever notre prochain tour, nous avons donc dû fermer".  En un mois, Cyril replace les 15 personnes de son équipe. Et réfléchit à la suite. "J'avais fait des investissements dans une trentaine de start-up, quelques unes avec Peter Thiel, Ashton Kutcher, Sequoia… Je me suis dit que j'allais faire cela à temps complet, et j'ai créé Starchain Capital". Il monte un petit fonds pour co-investir en seed et série A avec les gros fonds américain de son réseau, dans la vallée. Son domaine ? Les sociétés décentralisées et la blockchain. "La généralisation des hacks (cf HaveIbeenpawned) a donné de la valeur aux solution d'hébergement décentralisées, sans tiers de confiance au milieu, plutôt qu'aux data center. Depuis cinq ans, à San Francisco, on voit une réelle fuite des talents, qui quittent les plateformes ou GAFA pour rejoindre les protocoles décentralisés. La magie de la blockchain ? La confiance réside dans les mathématiques".Les utilisateurs louent ainsi une partie de leur disque dur pour héberger des données. Une société comme Filecoin a ainsi levé 220 M$.

En attendant, Cyril est souvent en Europe.Il éduque le marché à la troisième révolution de l'internet distribué, en parlant des conférences, aide Sequoia sur la détection talents européens. Et convainc les investisseurs de profiter de son strapontin avec des acteurs Sequoia, au travers de son fonds. Car pour rejoindre ce fonds mythique, il faut avoir créé une licorne...

 

 

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