Qui ?
Antoine Pichot, directeur du Multicanal de la banque de détail de la Société Générale.
Quoi ?
Trois questions pour comprendre pourquoi la Société Générale s'intéresse à l'open innovation. A retrouver aussi dans le livre blanc "Plug2Play Innovation" publié par l'agence Tips Tank.
Comment ?
- L'an dernier, vous avez organisé plusieurs hackathons, quel bilan en tirez-vous ?
Le dernier en date, à l’école 42 sur les objets connectés, a été une très bonne surprise : nous avons accueilli plus de 240 personnes pendant tout un week-end, dans un esprit festif et très collaboratif. Les candidats étaient vraiment motivés par le fait d’utiliser des objets comme les Google Glass, Oculus Rift, les Beacons ou la montre Pebble. Les résultats ont été fructueux, avec 30 projets présentés. Nous avons remis trois prix et pris la décision d’incuber un quatrième projet chez nous. On ne peut pas réduire cet événement à un coup de communication. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de ces équipes, nous nous engageons à les suivre ensuite.
- Comment avez-vous aussi mobilisé l’interne autour de ce projet d’open innovation ?
Les équipes candidates étaient accompagnées par une trentaine de mentors de la Société Générale. Notre directeur informatique était dans le jury et nous avions aussi des employés parmi les candidats. L’un d’entre eux s’est même retrouvé à pitcher devant son patron direct, sur un sujet qui n’était pas le sien ! Cela rentre dans une réflexion plus globale sur notre démarche d’innovation. Ce type d’événement est aussi un moyen d’accélérer nos processus internes. Quand la DSI accepte de jouer le jeu des hackathons, elle se met en risque. C'est courageux.
Avec le hackathon, vous suscitez des vocations et contribuez à la création de projets entrepreneuriaux, mais travaillez-vous aussi avec des start-up déjà constituées ?
C’est un vrai sujet. Il y a certes un effet de mode, mais cela va bien au-delà. Par définition, l’agilité est souvent un challenge dans un groupe de 150 000 personnes... donc tout ce qui peut concourir à se frotter à d’autres cultures ou modes de collaboration va dans le bon sens. Aujourd’hui, il faut expérimenter et se réinventer, au risque de se retrouver dépassé. Une petite start-up peut très bien nous apporter des idées intelligentes, challenger nos équipes IT, nous faire découvrir de nouveaux modes de fonctionnement. Les start-up sont un driver puissant de changement.
Propos recueillis par Benoit Zante