Newsletter du Lundi
11/12/23

Paru le

Anne Méaux, Image 7 : « Nous allons nous rémunérer sur les levées des start-up »

Qui ?
Anne Méaux, fondatrice de l'agence Image Sept, qui accompagne des grands groupes comme Accor, Google, Kering, Cisco ou ArcelorMittal. Et de plus en plus de start-up.

Quoi ?
Une interview réalisée aux Napoléons de Val d'Isère, dont Anne Méaux préside le board.

Comment ?

- Comment décrivez-vous le métier d'Image Sept ?

Dès le départ, j'ai construit Image Sept sur le principe de la transversalité : notre métier est de comprendre les marchés financiers, économiques, politiques et de connaître les médias, pour pouvoir bâtir des stratégies de communication globale pour nos clients. Ensuite, nous agissons aussi bien en communication financière, en communication interne, en relations presse, en lobbying ou en communication de crise. Avec la digitalisation, toutes les entreprises cherchent à briser leurs silos. Sur ce sujet, nous étions en avance : chez Image Sept, tous les consultants sont plutôt généralistes, même si chacun a évidemment ses propres spécificités. Ils travaillent par équipe de deux, en général un junior et un senior. Pour faire simple, les plus expérimentés structurent et les juniors ouvrent les chakras.

- Les réseaux sociaux et l'instantanéité du web transforment aussi la communication de crise, l'une de vos spécialités : comment vous adaptez-vous ?

Avec les réseaux sociaux, certes, le rapport au temps change. Mais le principe de la communication de crise reste le même : c'est le sur-mesure. Chaque situation est différente, en fonction du contexte et du client. Il s'agit toujours de gérer le temps court et le temps long, à une différence près : aujourd'hui, le temps court est encore plus court. Comme avant, il faut donner un premier message, plutôt dans le registre de l'émotion, pour montrer rapidement que l'on a compris qu'il se passait quelque chose. Après, on se donne le temps. Réagir rapidement ne doit pas empêcher d'analyser les effets durables de la crise, de la gérer dans le temps long.

- Comment formez-vous vos équipes au numérique ?

Nous appuyons beaucoup sur nos clients, comme Google, Cisco ou Fred&Farid, qui viennent faire des conférences chez nous. Une culture classique est aussi très structurante et c'est pour cela que j'invite aussi des philosophes, des économistes ou des écrivains. Pour anticiper les nouveaux besoins des patrons, nous devons nous efforcer de comprendre les nouvelles technologies, tout en analysant les changements du monde. Les changements que nous vivons doivent entraîner de vraies réflexions : c'est une question de responsabilité.

- Vous vous rapprochez aussi de plus en plus des start-up, en accompagnant des entreprises comme Devialet ou Melty : pourquoi cette évolution ?

Les Pinault d'aujourd'hui, ce sont ces nouveaux entrepreneurs. C'est en allant à leur rencontre que l'on échappe à la sclérose, ça nous pousse à bouger. Les start-up viennent chercher chez nous la notoriété qui leur permettra de lever des fonds et nous les accompagnons en adaptant nos tarifs, bien évidemment. Nous allons d'ailleurs leur proposer un nouveau service, avec une rémunération en pourcentage des sommes qu'on leur a permis de lever. Nous présentons aussi de plus en plus de start-up à des grands groupes.

- Créer des ponts entre start-up et grands groupes est donc aussi un moyen d'accompagner la digitalisation de vos clients, pour les pousser à évoluer ?

Mon métier n'est pas la transformation digitale, mais je peux alerter mes clients sur toute une série de choses qui bougent, essayer de leur trouver les meilleurs pour chaque sujet. Nous aimons beaucoup faire de l'intermédiation, mais, je ne crois pas au réseau. Je crois en la qualité des individus et en la qualité de la relation humaine. Le réseau pour le réseau, ça ne sert à rien, car ce qui compte, ce sont les vraies relations avec les gens. Nous bâtissons des relations de confiance.

- Vous êtes aussi présidente du board des Napoléons : que vous apporte cet événement, dédié cette année à la thématique du temps ?

C'est un événement qui permet de se nourrir, dans un moment d'échange et d'ouverture. Tout est de plus en plus rapide et souvent, dans ce rapport au temps hystérique, les gens perdent la qualité de la relation humaine. Pourtant les organisateurs des Napoléons ont réussi à construire un réseau de gens aux intérêts intellectuels communs, qui viennent pour la qualité des workshops et des conférences, mais aussi avec l'envie de mieux se connaître. J'aime beaucoup l'idée d'être à la fois dans l'innovation et la rencontre, tout en menant une réflexion presque philosophique sur la révolution que nous vivons.

Propos recueillis par Benoit Zante

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