Qui ?
Philippe Rolland (Self Advert), Fabien Poulard et Matthieu Vernier (Dictanova), Jean-Baptiste Gouin et Cyrille Chaudoit (Talenco), Adrien Poggetti et Magali Olivier (La Cantine de Nantes), Benjamin Casseron et Damien Tourrette (Kskills), Mickael Froger et Jérémie Peirot (Lengow), Adrien Suire (Qivivo), Julien Hervouët (iAdvize),...
Quoi ?
L'une des résolutions de Petit Web pour cette nouvelle année ? Sortir de Paris et partir à la rencontre des start-up et agences en province. Première étape à Nantes, ville qui connait depuis quelques années un véritable bouillonnement digital, autour de La Cantine, qui fédère les acteurs locaux du numérique. Petit Web vous propose une liste, non-exhaustive, de start-up nantaises prometteuses.
Comment ?
- Lengow
Spontanément citée comme la success story Nantaise, Lengow fait partie des pionniers de la scène web locale, aux cotés de DoYouBuzz et iAdvize. Lancé en 2009 avec 1 000€, cet éditeur de services à destination des e-marchands compte aujourd'hui une cinquantaine d'employés et des clients dans plus de 15 pays. Depuis une interface unique, le e-commerçant peut gérer et optimiser ses flux produits sur tous ses canaux d'acquisition et de distribution (SEO, SEM, comparateurs de prix, marketplaces...). Pour accompagner sa croissance, l'entreprise a levé 190 000 euros en avril 2010 auprès de Kima Ventures, puis 1,2 million d'euros auprès d'Alven Capital en juillet 2011. Pourquoi Nantes ? "C'est un choix de vie. Il faudrait vraiment un cataclysme pour qu'on retourne à Paris" explique Mickael Froger.
- iAdvize
Depuis 2010, cette solution de live-chat a conquis plus de 800 clients, de la TPE/PME au grand compte, comme la Fnac ou la SNCF (lire notre article). L'ajout d'une simple ligne de code à un site permet de mettre en place un chat pour dialoguer directement avec les internautes. Paramétrable, celui-ci permet de répondre aux différents objectifs du site : aide à la vente, SAV, service client,... Quelques résultats : The Kooples génère 30% d'augmentation du panier moyen avec son service de personal shopper, Numericable réduit de 30% le coût de sa relation client en remplaçant l'e-mail par le chat, la MAAF atteint 96% de satisfaction client grâce à ses réponses en temps réel. En 2013, iAdvize, s'attaque à de nouveaux secteurs d'activité et prépare son extension à l'international, grâce à sa levée de fonds d'un million d'euros menée en septembre 2012 auprès d'Alven Capital. La solution est d'ailleurs utilisée à l'étranger par ses clients et iAdvize a déjà un bureau en Espagne. Autre axe de développement : la R&D, avec des développements autour du clic-to-vidéo et des interactions digitales en magasin.
Depuis sa création en septembre 2009, Self Advert a connu une histoire mouvementée et plusieurs pivots, mais elle semble aujourd'hui bien partie pour être la prochaine success story nantaise. L'objectif initial de Philippe Rolland, docteur en mathématiques appliquées à l’informatique, était de créer une place de marché pour l'affichage numérique, associée à une solution de mesure et de qualification d'audience en temps réel. Cet ad exchange du DOOH n'a jamais abouti et l'entreprise a du se séparer de sa dizaine de salariés, mais la solution de tracking est restée. Philippe Rolland a d'abord imaginé l'intégrer aux vitrines des commerçants pour en mesurer l'impact, avant d'avoir la révélation : plutôt que d'installer le capteur en vitrine, il vaut mieux l'installer au plafond des magasins. Ikea et SFR ont été les premiers à tester le dispositif et depuis, les demandes pleuvent. Avec une autonomie de 15 jours et une solution d'anonymisation, le boitier de Self Advert étudie les parcours clients en point de vente, tout en respectant les contraintes de la CNIL. Les commerçants peuvent déterminer les zones froides et chaudes de leurs magasins pour mieux les optimiser, presque en temps réel. De quoi imaginer demain des magasins aussi réactifs que des sites e-commerce ?
- Kskills
Benjamin Casseron et Damien Tourrette de Kskills veulent démocratiser une technique de recrutement jusque là réservée à des Google ou des Facebook : les challenges de programmation. Kskills conçoit des épreuves de programmation pour les entreprises, afin de les aider à sourcer des développeurs ou valider les compétences des candidats déjà identifiés. Le candidat postule en ligne sur l'interface Kskills, en envoyant ses lignes de codes plutôt qu'un CV. Une plateforme communautaire est en cours de réalisation, pour permettre aux développeurs d'échanger et de se mesurer les uns aux autres, et par là même, constituer un formidable vivier pour les recruteurs... Une start up prometteuse pour les acteurs des RH à la recherche de développeurs talentueux.
Dictanova s'est illustré en prédisant à l'avance les résultats des Miss France, deux années consécutives, à partir des tweets des téléspectateurs (lire notre article). Mais la technologie développée va bien au-delà de ce coup de com. Les deux fondateurs, Fabien Poulard et Matthieu Vernier, ont réalisé une thèse sur le traitement automatique du langage avant de créer Dictanova en 2011. L'entreprise se spécialise dans l'audit de l'e-reputation et la gestion de crise, à destination des agences et des entreprises. Alors que beaucoup de solutions se positionnent sur le monitoring en temps réel des réseaux sociaux, Dictanova veut structurer l'information, pour sortir du flux et du bruit. Cette première étape de tri et de structuration automatique ne se substitue pas à l'analyse humaine, qui intervient ensuite.
- Talenco
Talenco est né d'un constat : le digital transforme tous les métiers au sein des entreprises, mais il n'existe pas de formations digitales orientées métier. De même, les méthodes de formation ont peu évolué, alors que le digital ouvre de nouvelles opportunités pour l'apprentissage. Cyrille Chaudoit (ex Scanblog) et Jean-Baptiste Gouin ont donc développé un catalogue de 21 formations inter-entreprises, assurées par 15 formateurs experts d'un métier (commercial, marketing, RH, dirigeants...). En parallèle, Talenco a développé une "communauté apprenante" pour prolonger la formation physique : les participants rejoignent une communauté en ligne, verticale, pour se tenir à jour des évolutions de leur secteur et échanger entre pairs.
- Qivivo
A l'origine, Adrien Suire cherchait une entreprise à racheter. Mais une learning expedition à San Francisco financée par la région Poitou Charente le convainc de se lancer, avec Qivivo. Pendant hexagonal de Nest (lire notre article), Qivivo est un thermostat connecté destiné à réduire la facture énergétique de ses clients. Pourtant l'approche se veut différente de celle de son concurrent américain : l'appareil et le design sont secondaires, l'objectif étant de concevoir le produit le moins cher possible (99€ contre 250€ pour Nest) et de proposer ensuite un abonnement. A terme, l'ambition est d'optimiser la distribution d'électricité en utilisant le réseau de façon intelligente ("smart grid"). Pour l'instant, 100 familles nantaises testent un prototype, avant un lancement à grande échelle en 2013. Il faudra faire vite : pas moins de quatre acteurs du secteurs devraient se lancer en Europe prochainement.
Sounderbox est l'un des bébés issus des Start-Up week-ends organisés chaque année par La Cantine : il s'agit d'un boitier wifi qui permet aux clients des bars de contrôler la playlist diffusée dans le lieu depuis leur mobile. Des étudiants en design travaillent actuellement à la conception de la box, qui devrait ensuite être proposée aux alcooliers. Ceux-ci se chargeront de la commercialisation auprès de leur réseau de distribution. Ce projet est hébergé au sein du Company Campus, un "self-incubateur" ouvert en juillet 2012, espace de co-working entre start-up, c'est aussi un lieu d'échange et de collaboration qui accueille les projets naissants. Ceux-ci ont trois mois pour faire leur preuves.
Benoit Zante