Facebook a changé son algorithme en 2018. Et la désinformation et la haine en ligne ont empiré. Des rapports internes l'ont signalé. Ont proposé des solutions. Mais ce n'était pas dans la ligne financière du groupe. L'interaction, le débat à la Trump, c'est ça qui rapporte. Des trucs bien saignants sur la javel et le covid. Fermez le banc.
Instagram nuit à la santé des jeunes filles. Des rapports internes l'ont prouvé. Mais rien n'a bougé. Les jeunes filles et leur santé mentale, c'est moins important que la stickiness au service, voyez.
Que vous soyez puissant ou misérable, vous n'aurez pas la même modération sur Facebook. Neymar a pu envoyer une photo dénudée de la fille qui l'accusait de viol à ses 50 millions de followers, sans que la plateforme, si sensible au plus petit bout de sein, ne bouge le petit doigt.
On vous épargne le trafic humain et les deals de drogue.
Comme il existe des gens chez Facebook qui ont une conscience, des documents internes sont arrivés jusqu'au WSJ. Qui en a fait les Facebook files (voir notre article).
Question aux annonceurs, petits et grands : allez-vous désinvestir la Firme, comme Michael Burry le suggère ?
Question aux utilisateurs : allez-vous déserter ? (PetitWeb l'a fait et se porte très bien, merci).
Question aux régulateurs : quand allez-vous démanteler ces empires ?
Question aux investisseurs : comptez-vous désinvestir la Firme ?
Pour ces derniers, c'est non : vendredi dernier, en pleine crise, Facebook a même connu un petit rebond. Pablo Escobar, les jeunes filles et la démocratie peuvent aller se rhabiller.
C'est donc par l'interne, par la "marque employeur" Facebook, que le fruit va pourrir. Et ça démarre maintenant, avec le premier whistleblower.