"Les Roumains sont des vauriens". Cet objet de mail d'une newsletter sur la communication à laquelle j'étais abonnée a provoqué une réaction immédiate : je me suis désinscrite, deux ans après m'y être abonnée. Mes portugaises se sont subitement ensablées. Certains tueraient pour un bon mot. D'autres, pour un de trop. Deux ans de relation ont été stoppés net par ce simple objet. La presse en ligne n'est pas à l'abri de ce type de dérapage, habitués que nous sommes à traquer l'impact d'une phrase sur le fameux taux d'ouverture du mail. Mais il y a les statistiques, et il y a la responsabilité. Nous vivons une époque où la stigmatisation de l'autre est une maladie galopante. Nul besoin de la propager quand on fait de l'info BtoB.
Et les politiques ? Quel usage font-ils de ces subtils dosages de mots en ligne ? Dans sa tribune, Nicolas Vanbremeersch, alias Versac, estime qu'ils ont encore beaucoup à apprendre pour atteindre le niveau de mobilisation sur les réseaux sociaux de leurs homologues italiens et britanniques. Pourquoi ? Sans doute parce que, à de très rares exceptions, comme NKM ou Mélenchon dans sa web série, ils sont habitués à délivrer un discours qui part de l'appareil de parti, pas des personnes. Sortir de sa tour d'ivoire, parler vrai en évitant les mots chocs, le défi des politiques pour 2012 ressemble comme deux gouttes d'eau à celui qui attend les marques.
Geneviève Petit