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Projet Nile : à quoi Amazon utilise l’IA

Qui ?
Lawrence Taylor, Pdg de Retailforbrands.

Quoi ?
Une tribune sur le projet Nile d'Amazon, ou comment l'IA permet au géant de réduire ses taux de retour et de s'attaquer à de nouveaux segments de marché.

Comment ?
La firme, dirigée par Andy Jassy, mise sur une refonte majeure de son interface utilisateur, en intégrant l'intelligence artificielle (IA) de manière poussée. Le"Project Nile" redessine l'expérience d'achat en ligne pour les millions de clients de l'enseigne.

Pour les amoureux de la géographie et des jeux de mots, le choix du nom "Nile" (ou "Nil" en français) pour ce projet n'est pas anodin. Si l'Amazonie est reconnue comme le plus grand fleuve du monde en termes de débit, le Nil est le fleuve le plus long. Une manière pour Amazon de souligner qu'en plus de dominer en volume, elle compte bien s'étendre toujours plus loin. Confié à Joseph Sirosh, ancien de Microsoft et actuel vice-président d'Amazon en charge de l'IA, "Project Nile" ambitionne de bouleverser la manière dont nous naviguons sur le site et l'application mobile du géant du e-commerce. L'orientation ? Une expérience de recherche profondément conversationnelle, enrichie et sur-mesure.

L'IA, le nouveau vendeur virtuel ?
Amazon fait de l'IA un équivalent du vendeur en magasin. Avant la digitalisation des achats, le vendeur était l'interface privilégiée et informée entre le produit et l'acheteur. Demain, l'IA, pourrait tenir ce rôle, avec toute la pertinence que les algorithmes, entraînés par les centaines de millions de transactions de consommateurs, peuvent lui conférer.

La majorité des recherches viennent du mobile. Mais le taux de conversion reste moindre par rapport à la version desktop. L'IA pourrait bien être la clé d'une augmentation de ces conversions.

Amazon et l'IA : un investissement de longue date.
Depuis des années, l'entreprise a intégré l'IA à AWS, son service de cloud. Récemment, elle a injecté pas moins de 4 milliards de dollars dans Anthropic, une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle. Un signe, s'il en fallait, de l'intérêt croissant d'Amazon pour cette technologie.

 L'assistant vocal Alexa, fer de lance d'Amazon dans le domaine de l'IA, n'est pas en reste. Une mise à jour récente lui a permis de devenir plus "conversationnel", se rapprochant ainsi de la vision globale d'Amazon pour une expérience utilisateur fondamentalement renouvelée.

L'homme derrière la machine.
Pour garantir la pertinence de cette IA, Amazon ne néglige pas la dimension humaine. Des experts en IA seront sollicités pour évaluer la justesse des réponses générées par le système. Des outils de modération et des re-lectures humaines viendront compléter le dispositif pour assurer la sécurité et l'exactitude des informations délivrées.

"L'IA comme porte d'entrée sur la Pharma, l'habillement, ou l'auto"
Le véritable potentiel de l'interaction conversationnelle via l'IA réside dans sa capacité à évoluer, passant d'une simple réponse à des demandes techniques, à une véritable compréhension des besoins fonctionnels du consommateur. En d'autres termes, elle offre à Amazon l'opportunité de jouer un rôle prépondérant dans des catégories où le conseil en point de vente est essentiel : qu'il s'agisse de la pharmacie, de l'habillement, de l'automobile ou d'autres domaines.

Le raisonnement est clair : en utilisant l'IA, Amazon continue à améliorer sa compréhension des besoins des clients. Cela conduit à une pertinence accrue des produits proposés, ce qui à son tour améliore l'expérience client lors de l'utilisation du produit. Il en résulte une expérience d'achat globale améliorée, une réduction des retours et, par conséquent, une diminution des coûts logistiques. 

En investissant résolument dans l'IA et en mettant l'accent sur une expérience utilisateur sans faille, Amazon renforce sa domination sur les marchés existants, mais s'ouvre également de nouvelles portes dans des catégories auparavant inexplorées. De plus, avec une réduction des retours et une meilleure adéquation produit-client, le géant pourrait potentiellement réduire ses pharaoniques coûts logistiques, qui dépassent les 180 milliards de dollars par an. 

L’avis d’un ancien exécutif d’Amazon : Nicolas Gex

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