Qui ?
Charles de Gastines, Pdg de Paylead
Quoi ?
Une interview sur le nouveau cash back, qui passe direct par la case "banque", peut remplacer les cookies et devrait redonner à l'Europe des couleurs face aux GAFAM.
Comment ?
Paylead en chiffres ?
Deux co fondateurs, 2016, 40 collaborateurs, deux tours de financement, Side Capital et Open CNP, dans ses tours de table, une vingtaine de partenaires bancaires, 20 000 points d éventé partenaires, et 5 nouveaux pays cette année (Belgique, Espagne, Portugal, UK, Allemagne).
Comment ca marche ?
Notre service a été encouragé par la nouvelle réglementation européenne DSP2 (en gestation depuis cinq ans) , qui a imposé la portabilité des donnée bancaires. Votre banque vous propose de rejoindre un nouveau programme de fidélité. Si Franprix est partenaire et propose 3 % de cash back, vous allez gagner de l"argent à chaque fois que vous faites vos achats chez eux. Le distributeur peut choisir de récompenser davantage un client actif, ou le client d'un concurrent. Le service fidélise les clients des banques, augmente leur satisfaction. Le marchand utilise la donnée transactionnelle comme un cookie. Le payment marketing, c'est un peu la réinvention du recyclage ou de l"affiliation dans un monde sans cookie. Avec le client au centre de la valeur qu'il crée.
C'est un peu une réponse à Amazon ?
C'est ce qui nous fait nous lever le matin chez Paylead. L'Europe a perdu la bataille de la donnée web et de la donnée mobile. Le dernier des gros hubs est la donnée bancaire, le payment marketing. Effectivement, Amazon a lancé ses cartes de paiement cash back Amazon rewards, en propre et avec Visa. Le groupe vit aujourd'hui beaucoup grâce à ses données, puisque le deuxième revenu du groupe est la publicité sur sa market place, devant AWS. L'ouverture de la donnée bancaire leur donne l'opportunité de contre attaquer dans le champ des géants de la data : Google, Apple Facebook et Amazon avancent dans le domaine du paiement. Les banques ont compris qu'il fallait répliquer sur le terrain de la data. La Société Générale vaut 30 Md$ en Bourse, Amazon, 1 600 Mds $. Le banques ont bien compris qu'il fallait investir ce terrain. La meilleure défense, c'est l'attaque.
Quelle est la répartition de valeur entre les acteurs ?
Par exemple, la FNAC met un CPA à 10 % sur notre outil, pour les gens qui ne sont pas venus depuis six mois. Paylead prend 17 % du CPA. Les
83 € restants sont reversés au consommateur. La banque en garde une fraction, par exemple, un peu moins pour les porteurs d'un carte gold. Quand nous travaillons avec les néobanques, elles prélèvent une commission pus importante que les grandes agences, du fait de leur modèle économique.
Comment le service s'implante-t-il ?
Cela prend de un à quatre mois pour s'intercaler avec le service informatique de la banque. Du côté des marchands, ils signent sur la plate-forme un ordre d'insertion qui crée la campagne, avec par exemple 3 % de cash back pour tous, et 10 % pour ceux qui achètent chez mes concurrents ou qui déménagent. La donnée est bien sûr anonymisée.
En termes de reach, quand allez vous pouvoir concurrencer les géants de la data ?
Aujourd'hui, nous travaillons avec trois banques du top 5 français. D'ici à deux ans, nous devrions couvrir 50 % de la population, quand Google en couvre 90 %.