Qui ?
Pascal Lannoo, directeur du business mobile Voyages SNCF (en photo), Julien Zakoian, directeur marketing Vente Privée.com, Jean-Pascal Dubreuil, directeur e-commerce Boulanger.fr, Laurent Bailly, directeur Marketing Buyster, Jean-Pierre Buthion, directeur Marketing GIE Cartes Bancaires CB, Alexandre Hoffmann, directeur général Paypal France.
Quoi ?
Une session sur le mobile business, organisée de main de maître par l'ACSEL, dans les somptueux locaux de Baker McKenzie, rue Paul Baudry à Paris.
Combien ?
Sur Paypal, le paiement par mobile se monte à 3 milliards d'euros en France, "on pensait réaliser 2 milliards cette année, et c'est quatre fois le chiffre de 2010" Sur les 22 000 marchands qui n'ont pas de sites mobiles, 3 500 ont réalisé des transactions avec Paypal Mobile. Le GIE Carte bleue enregistre 400 milliards de transactions, dont 30 milliards en dématérialisé : "mais nous ne savons pas mesurer le nombre de paiements sur mobile."
Voyages SNCF réalise 100 millions d'euros de CA en 2011 sur le mobile, 45 % des billets sont achetés le jour même. 50 % des 18-25 ans achètent sur un blackberry. 10 % du CA du mobile est concrétisé sur Internet (le consommateur a posé une option sur son téléphone et paie sur l'ordinateur).
Comment ?
Le commerce sur mobile force à la simplicité : "Nous ne faisons apparaitre que le tarif le moins élevé. Les autres tarifs comme le tarif professionnels apparaissent en sous menu.
Jean-Pascal Dubreuil, de Boulanger a lancé en octobre 2011 son application sur iPhone, qui permet de réserver les produits et de savoir s'ils sont disponibles. Mais le paiement se fait en magasin. "Nous allons lancer un site mobile. Pour notre type d'activité, qui est dans un cycle long de décision, le CA n'est pas crucial. Ce qui compte, c'est de garder le contact continu avec le client".
Laurent Bailly, directeur marketing de la solution de paiement Buyster, remarque qu'il a un client dans le secteur électroménager/électronique qui réalise 0,5 % de son CA par téléphone. Mi-octobre, Voyages SNCF va socialiser toutes ses applications mobiles. "Nous sommes comme Air France, nos applications fonctionnent, mais elles ont une faible notoriété. Les réseaux sociaux vont nous aider à nous faire connaitre" a expliqué Pascal Lannoo.
Ni Boulanger ni Vente Privée ne croient au F-commerce "Sur notre boutique Facebook, c'est le calme plat" a confié Jean-Pascal Dubreuil. "Je ne crois pas au F-commerce. En revanche, ce que je fais avec mes amis sur Facebook a un rôle dans l'acte d'achat." Pourtant, Alexandre Hoffmann de Paypal reconnait que là où on passe du temps on finit par dépenser de l'argent. "Pour l'instant, c'est dans des biens virtuels"
La dématérialisation est un axe très prometteur. Voyages SNCF a déployé sur Paris Lille le code barre 2D, qui a été utilisé par 60 % des voyageurs, sans aucune communication. Ce service sera déployé à partir du 3 octobre 2011 sur tous les axes. Autre déploiement, la géoloc. Dans l'application Voyages SNF, 2 utilisateurs sur 3 ont utilisé la fonction "gare la plus proche". En 2012, Voyages SNCF permettra l'échange express, si la personne est trop loin de la gare :"Il nous faut faire attention aux problèmes de sécurité, pour ne pas déranger quelqu'un qui conduit en l'avertissant qu'il est en train de rater son train. "
Pour Boulanger également, la géoloc est une priorité. "proposer 10 euros de réduction n'a pas de sens. il faut que la géoloc s'appuie la connaissance du client et son historique". Depuis un an, Vente-Privée à lancé Rosedeal. Les 2 millions de visiteurs uniques du site reçoivent des coupons de réduction géolocalisés. Le vendeur réfléchit aussi à de nouveaux produits et services liés à la géoloc. En revanche, la réalité augmentée ne passionne pas. "L'appli qui permettait de visualiser le frigo dans son intérieur, par exemple a eu un taux de satisfaction faible. Seule exception, Urban Dive de Pagesjaunes, saluée par Voyages SNCF comme une initaitive intéressante.
A propos de la dématérialisation des paiements, Jean Pierre Buthion a rappelé que 65 % des consommateurs refusent la dématérialisation du ticket de carte bleue. Boulanger renchérit : "les clients nous demandent des factures matérielles".
Le mobile scanning en magasin, l'enrichissement des données produits se heurte à un obstacle : "chez Boulanger, nos 23 000 références ont une durée de vie un à deux ans. En revanche, j'aimerais convaincre en interne de pouvoir mettre en contact le client avec un vendeur à distance, dans le magasin". Un participant à la conférence, de la GMF, ajoute "on oublie que le téléphone sert encore à 80 % à téléphoner. Nous testons actuellement un service qui combine le téléphone et l'ordinateur". Concernant les mobile tags, le probleme réside dans les formats installés sur les téléphones. Sébastien Berten de Backelite, présent dans la salle, rappelle que ces codes barres 2D ont été créés car les mobiles ne savaient pas lire le 1 D. "Maintenant les nouveaux téléphones savent lire l'image simple. Faut il encore en faire ?"
Le NFC, en test depuis six ans, comme l'explique Jean-Pierre Buthion, "c'est une technologie à la recherche de son problème. On a voulu en faire du paiement, mais c'est utilisable pour tout". L'usage se développe pour le transport. L'expérimentation de Nice montre que sur les 3 000 mobiles NFC distribués, 1000 ont été utilisés pour le transport. Une chose est sure : l'arrivée de Google Wallet va accélérer les alliances. Alexandre Hoffmann, de Paypal, est convaincu que le paiement mobile peut se déployer sans attendre le NFC. Sébastien Berten intervient : "Les opérateurs se sont emparés du NFC, pas pour son bien. Nous n'avons pas accès aux prototypes, nous ne pouvons pas créer de nouveaux services. Pour nous les enjeux ne sont pas forcément le paiement, mais du rayonnement d'une information personnelle et sécurisée où nous avons un rôle à jouer. Si l'iPhone 5 ou 6 adopte le NFC, ça mettra tout le monde d'accord."