Qui ?
Simon Dawlat, Pdg de Batch, Audrey Ferrante, Directrice générale de Marmiton.org, Alban Schleuniger (en photo), Directeur Marketing Digital chez Groupe Casino et Paul Lê, CEO de La Belle Vie, « l’épicerie 2.0 »
Quoi ?
Un webinar organisé par Batch, sur la foodtech en temps de confinement.
Comment ?
En chiffres :
- Groupe Casino :
- +900% d’inscrit sur le site Monoprix.fr
- Le Drive et la livraison sont passés de 7 à 10% du volume des ventes. Du jour au lendemain. "L’architecture du site est plutôt bien faite et nous n’avons pas eu à subir de ralentissements".
- Avant la crise, 25% de la clientèle du groupe était déjà digitalisée : le recentrage sur les canaux digitaux avec la disparition des canaux offline s’est fait sans encombre pour ces clients.
- Augmentation des usages de l’application : paiement sans contact avec app dans plus de 200 magasins.
- La Belle Vie :
- 300% de croissance par mois.
- Passe de 500 à 2 000 livraisons par jour avec le confinement.
- 6,000 références disponibles.
- Triple la taille de leur entrepôt.
- Marmiton :
- Pics historiques de trafic : jusqu’à 3,5 M de VU / jour (contre 1M VU le jour de Noël).
Avant la crise, l'activité Drive représentait 7 % . Depuis le 16 mars, c'est 9 % , +2 % en 30 jours, "ce qui représente des milliards d'euros d'achats" explique Alban Schleuniger.
55 % des américains ont fait leurs courses en ligne en mars, contre 36 % en moyenne il y a deux ans, et un tiers de ces 36 % on fait leur premier achat de courses en ligne dans les 30 derniers jours.
La livraison en moins d’une heure est devenue un standard à Paris explique Paul Lê de la Belle Vie.
Il y a peu de différence entre paniers moyens physique et online, mais les Français stockent plus en période de confinement : +140 % d’achats de farine chez Casino.
Chez La Belle Vie, "Même si nous étions bien approvisionnés en masques et gels pour nos salariés, quelques mesures supplémentaires ont été mises en place : prise de température du personnel avant d’entrer dans l’entrepôt, port du masque et des gants, distance de sécurité.."
Chez Casino, "Cela fait plusieurs années que nous poussons nos clients à se créer des comptes en ligne. Déjà avant le confinement nous avions la possibilité de communiquer avec 25 % d’entre eux. Avec la perte de nos supports publicitaires offlines nous nous sommes donc recentrés sur les outils digitaux pour communiquer, notamment les notifications push (l'activité de Batch, NDLR). Ce canal nous a permis d’informer sur les dispositifs mis en place pour continuer à accueillir les clients : adaptation des horaires, gestes barrières, protection des hôtes de caisses. C’est un outil puissant qui vient récompenser ce que nous avons bâti sur le digital. Nous avons aussi développé un algorithme de substitution, pour proposer certains produits quand d’autres ne sont plus disponibles en ligne".
La transformation digitale est encore accélérée par les gestes barrières : "De nombreux clients passent au format appli car il permet de limiter les contacts en magasin et de payer avec son smartphone. Aujourd’hui plus de 200 de nos magasins sont équipés de portiques permettant de faire ses courses en totale autonomie via l’app."
Marmiton devait lancer en mars la “Mise en panier” afin de faire la jonction entre le choix de la recette et le moment des courses. Des partenariats (avec Jow et FlyMenu) permettront de mettre en avant les recettes les mieux notées du site puis faire sa liste de courses. "Le challenge est de permettre aux français de varier leur alimentation - sachant qu’ils tournent avec 9 recettes en moyenne dans l’année. Nous assisterons sans doute à une meilleure appréciation de ce que la nature peut nous proposer, également dans les villes où l’on voyait déjà l’émergence de potagers urbains. En plus de cuisiner eux-mêmes, les gens auront plus à coeur de participer à la production des denrées qu’ils consomment tous les jours. D'ailleurs en ce moment, c'est la bonne époque pour ramasser des pissenlits que je vous recommande pour vos salades !"
Avec le #confinement les français cuisinent : @Marmiton_org bat tous ses records historiques de trafic avec 3,5 millions de VU par jour vs 1M le 24 décembre ! via @batch #foodtech
— Raphael Chenol (@RaphaelChenol) April 16, 2020
La Belle Vie a été créée suite à une frustration : que la livraison domicile devrait s’adapter aux personnes qui en ont le plus besoin, les urbains.
"Les plateformes comme les nôtres changent un peu le paradigme des courses en ligne. Nous avons un grand catalogue mais nous donnons également de l’inspiration à nos utilisateurs avec nos recettes. L'enjeu actuel est la logistique, nous adapter à la demande croissante avec les livraisons et avons récemment triplé notre taille d’entrepôt."
Chez Casino, "La livraison c’est le nerf de la guerre et c’est ce qui fait qu’Amazon parvient à se faire une excellente place grâce à son service qui est l’un des meilleurs."
Monoprix a connu une croissance de 900% du nombre d’inscription online. " L’entrepôt a été ouvert à Fleury Mérogis, en partenariat avec Ocado, en mars dernier. Il permettra d’absorber post-crise la croissance du e-commerce alimentaire et d’effectuer, à terme, plusieurs dizaines de milliers de commandes par semaine sur la région parisienne. L’entrepôt a débuté ses premières livraisons le 18 mars dernier, et le groupe est mobilisé pour accélérer le déploiement du service "Monoprix Plus" , pour servir le plus de franciliens possibles le plus rapidement, en priorisant les personnels soignants et personnes à risque exposées au COVID-19
Pour Franprix nous avons créé des “dark stores” (magasins fantômes : points de vente uniquement destinés aux achats en ligne) afin d’augmenter le maillage local et réduire les délais de livraison. Nous mettons en place plus de partenariats avec les livreurs ; Deliveroo pour Franprix ou UberEats pour Casino."
Une fois le confinement terminé, l’enjeu sera de fidéliser ce 10% de la population qui aura testé au moins une fois le drive ou la livraison. Certains vont rester sur ce mode de livraison et il faudra leur offrir une expérience aussi riche que satisfaisante. "
La disparition des restaurants ?
Pour Alban Schleuniger, "On ne peut être définitif. Ce sont nos enseignes de proximité qui ont le plus progressé dernièrement - on y voit le plus de nouveaux clients. Les Franprix sont presque conçus comme des restaurants, avec des tables pour déjeuner, des rôtisseries… ce sont devenus des lieux de snacking.Les enseignes de la grande distribution ont également un rôle social à jouer : pour certains, le supermarché représente l’une des seules sorties de la semaine, et le seul moyen d’avoir une conversation physique pour les personnes isolées".