Qui ?
James McQuivey et J.P. Gownder, de l'institut d'étude Forrester.
Quoi ?
"5 urgentes vérités" sur le marché des "wearables", présentées à LeWeb14.
Comment ?
James McQuivey, le "curator" choisi par Loic Le Meur pour incarner la tendance de la "wearable tech" prend des intonations prophétiques lorsqu'il annonce : "le mobile est sur le point d'éclater en morceaux". En effet, ses différents composants sont en train d'être intégrés partout - c'est l'internet des objets - et les capteurs se rapprochent du corps - c'est la "wearable tech". Son collègue J.P. Gownder a passé deux ans à étudier le sujet, pour "séparer l'effet de mode et la réalité"... et ses conclusions sont étonnantes !
Premier enseignement : la demande pour les technologies "wearables" est bien plus forte que l'on pourrait le croire, en dépit de la faible adoption des premiers terminaux et de l'abandon du secteur par le pionnier Nike. "Les gens sont intrigués à l'idée d'avoir des terminaux wearable. Ils en ont assez de sortir leur portable de leurs poche à longueur de journée." Aux Etats-Unis, 40% des personnes interrogés par Forrester se disent lassées de consulter leurs smartphones. En Europe, c'est 21%. Autre donnée intéressante : 43% des américains se disent toujours intéressés par les lunettes connectées, malgré la mauvaise presse.
Les entreprises sont aussi extrêmement intéressées par le sujet : 52% des décideurs IT et Business interrogés affirment que les "wearable tech" seront un sujet important pour eux en 2015. Et les entreprises qui ont commencé à intégrer des terminaux "wearable" dans leurs modes de travail se disent satisfaites du retour sur investissement. C'est le cas de Japan Airlines, qui a équipé ses techniciens de lunettes connectées, pour partager les photos d'anomalies repérées sur la carlingue des avions et mieux les analyser.
L'intérêt des wearable tech pour les marques est aussi très important : celles-ci pourront développer de nouvelles expériences à forte valeur ajoutée, qui les rapprocheront de leurs clients. Nivea, Nike ou Disney sont parmi les pionniers du secteur. Dans une autre étude (lire notre article), Forrester expliquait ainsi que les marques avaient un avantage indéniable face aux nouveaux entrants, car la véritable valeur ajoutée de ces terminaux réside avant tout dans l’expérience et la valeur apportée au consommateur final, un domaine que les marques maîtrisent.
Reste qu'il est difficile de prédire quels seront les terminaux qui vont réussir et s'imposer auprès des consommateurs ou des entreprises. "Vous allez être surpris quand les wearable tech vont émerger" annonce J.P. Gownder... ces capteurs peuvent prendre des formes très diverses, bien différentes des bracelets, montres ou bijoux connectés que l'on connait actuellement. Les "wearable tech" se développent dans des domaines très variés. PillCam, par exemple, se présente sous la forme d'un suppositoire connecté servant à réaliser des endoscopies...
Si l'on parle de terminaux et de hardware, l'avenir réside aussi dans les services qui leur seront associés. Il va falloir donner du sens aux données collectées et créer des usages autour, pour améliorer notre vie quotidienne, notre santé ou notre travail. Principal défi : connecter les différents terminaux entre eux pour créer des services innovants... L'heure de vérité pour les "wearables" est proche : James McQuivey prédit que l'année prochaine, à la même époque, 10 millions de personnes à travers le monde auront une Apple Watch au poignet...
Benoit Zante