Qui ?
Henk Van Niekerk, Head of Publisher Services, AOL.
Quoi ?
Une interview, à l'occasion du partenariat entre Petit Web et AOL aux Cannes Lions 2016.
Comment ?
- AOL est à la fois un éditeur de médias en ligne (The Huffington Post, AOL.com, Techcrunch...) et un prestataire de solutions, pour d'autres médias : comment gérez-vous ce double statut ?
C'est sans aucun doute notre plus grande force : nous sommes les premiers utilisateurs de nos technologies. Les choses changent chaque semaine. Le plus important est de partager les préoccupations quotidiennes des éditeurs, car nous sommes aussi des éditeurs. Certes, il peut y avoir des cas où nous sommes en concurrence avec nos clients pour quelques budgets, mais globalement il y a bien davantage d'opportunités de collaboration. Nous voulons créer un écosystème où tout le monde peut collaborer ensemble, en permettant à des médias qui n'ont pas les mêmes moyens que nous d'accéder à des outils et des services performants. Nous sommes contre les "walled gardens" et nous nous intégrons avec toutes les technologies existantes. C'est une vraie différence par rapport à d'autres acteurs du marché média/ technologie.
- Quelles sont les solutions technologiques que vous proposez aux éditeurs ?
Nous offrons trois types d'outils : des solutions d'activation de contenus et de vidéo, des outils de monétisation et d'adserving, ainsi que des analytics. Nous sommes aussi très actifs auprès de l'IAB aux Etats-Unis pour promouvoir nos propres formats "Rising Stars", qui ont l'ambition d'être efficaces, créatifs et respectueux des internautes. Nous avons aussi la particularité d'opérer physiquement dans chaque marché, avec des équipes locales, non seulement commerciales, mais aussi techniques.
- Vous avez récemment racheté AlephD, une start-up Française, pour enrichir votre suite One for Publishers. Pourquoi ce choix ?
Nous étions à la recherche d'une solution de Yield Optimisation, qui permette à nos clients de définir les meilleurs prix pour leur inventaire, à travers tous les écrans et toutes les plateformes, que ce soit pour les ventes programmatiques ou en direct. Avant de nous rejoindre, AlephD était déjà partenaire de Microsoft. Leur solution est maintenant directement intégrée à nos outils, pour le mobile et le display, et d'ici à la fin de l'année, pour la vidéo.
- Quelle est votre réaction à la montée des bloqueurs de publicité ?
Avec l'ad-blocking, les internautes ont montré qu'ils avaient désormais le choix et les éditeurs ont répondu par différentes tactiques afin de les faire désactiver. Les ad-bloqueurs ont un impact, et nous aidons les éditeurs à le mesurer, mais ce n'est pas la fin de la publicité. La télévision est un bon précédent : quand la télécommande a été inventée, on a dit que ça allait être la mort de la publicité. De même avec Tivo ensuite. Les modèles économiques vont évoluer.
- Que fait concrètement AOL pour accompagner cette évolution du marché ?
Notre responsabilité est d'améliorer la qualité des publicités et l'expérience utilisateur en général, mais aussi de trouver un nouveau modèle de valeur pour financer les producteurs de contenus. Déjà, si on résout la question de la fréquence et du capping, ce serait une grande avancée. Nous travaillons aussi à améliorer la qualité de la distribution des publicités, pour nous adapter aux supports et aux débits des internautes. Mais honnêtement, j'ai moins peur de la perte de revenus causée par les bloqueurs de publicités que d'un monde où certains acteurs contrôleraient l’écosystème derrière des « jardins clos ».