Qui ?
Benoit Zante, notre envoyé spécial à South by Southwest (SXSW).
Quoi ?
Ses premières impressions de la grand messe de l'interactif, de la musique et du film, à Austin du 9 au 18 mars, en attendant la newsletter spéciale sur l'événement lundi prochain.
Comment ?
Pendant 10 jours, Austin accueille 300 000 personnes pour cet événement en 3 parties : interactive, film et music. La seule partie interactive du SXSW qui se tient depuis 1994 (le festival en lui même a été créé en 1987) réunit plus de 19 000 personnes pendant 5 jours, avec plus de 3000 conférences réparties en différents lieux du centre ville.
A l'arrivée, obtenir son badge tient du rite initiatique : il faut affronter une file interminable à travers les couloirs du Convention Center (3 heures d'attente au pire de la journée), mais c'est le précieux sésame qui permet d'accéder à plusieurs milliers de conférences et événements. La file d'attente est devenue mythique : elle a son lieu sur Foursquare, son hashtag et inspire de nombreux tweets (mention spéciale pour celui-ci).
Les sujets abordés sont aussi variés que le futur de la télé, la géolocalisation, le transmédia ou encore "comment devenir CEO". Le choix donne le tournis et mieux vaut avoir soigneusement préparé son planning à l'avance, grace à des sites comme Sched ou Lanyrd, qui intègrent une dimension sociale et des recommandations par centre d'intérêt. Mieux faut arriver en avance, au risque de se retrouver devant une porte close, beaucoup de salles se remplissant très vite. De l'avis de tous, l'affluence cette année est encore plus forte qu'en 2011... Et c'est pour cela qu'on ne saura jamais ce qu'est le "next big thing in social networking" selon Joel Simkhail, le créateur de Grindr et Blendr, deux applications de rencontres géolocalisées. A la place, on découvre comment Top Chef est devenu transmédia ou comment Thrillist vend des deals avec des strip teaseuses (ce sera pour la semaine prochaine, teasing teasing !).
Dans cette véritable ruche, beaucoup de start-up tentent de marquer les esprits et rêvent d'un destin à la Foursquare ou Twitter, qui se sont fait connaitre à Austin. Pour toutes les marques, la meilleure façon de se faire remarquer est de distribuer de la nourriture gratuite, avec le tacos, nourriture locale en star : le matin, on peut manger des breakfast tacos chez Foursquare et le soir, des Mac&Cheese goût tacos chez Kraft Foods. Mashable a aussi son food truck, et, surprise, il ne s'agit pas tacos, mais d'empanadas. Pour l'instant, la start-up dont tout le monde parle est Highlight, une application géolocalisée qui indique les amis et les gens intéressants qui se trouvent à proximité. A la différence de Foursquare, il n'y a pas de check-in, l'application tracke ses utilisateurs en permanence... Le futur cauchemar de la CNIL ?
Au hasard des couloirs et des panels, on croise quelques Français, comme Delphine Remy-Boutang, qui couvre l'événement en live pour Orange et Frenchweb ou Axelle Tessandier, de Scoop.it, qui interroge les participants en vidéo. Et on tombe encore sur des Français dans la file d'attente (une de plus !) pour la soirée "Back to the future", organisée par Airbnb, Vayable et Getaround vendredi soir : Cecilia Durieu, venue lancer sa start-up eWorky aux Etats-Unis, accompagnée de Patrick Perlmutter, du Camping à Paris. A l'entrée de la soirée, on reçoit le kit de survie du SXSW by Airbnb : de l'aspirine, des décapsuleurs et une fiole d'alcool de baie d'acai. On y croise toute sortes de gens et on collecte les cartes de visites : des entrepreneurs, des investisseurs, des étudiants, des geeks à lunettes, leur ipad au bras pour vous pitcher leur appli. Les soirées du SXSW sont nombreuses mais seules quelques-unes ont droit au titre de "place to be". Vendredi soir, c'est celle de la start-up Zaarly qui a suscité le plus d'engouement, pour des raisons mystérieuses : 12 000 RSVP. Les organisateurs ont trouvé le filon et fait payer jusqu'à 50$ pour entrer par la file VIP... Samedi, la soirée évènement était celle de Microsoft et Frogdesign, avec ses combats de robots commandés par Kinect son puissance 4 humain. Mais globalement, rien d'extraordinaire : "ici, les soirées, c'est boire une bière dans un bar. Les gens ne savent pas s'amuser, on sent qu'ils se forcent" résume Axelle Tessandier.
Le descriptif de SXSW2012 serait incomplet sans citer l'indésirable de ces festivités : la pluie ! Un véritable déluge vendredi qui vient compliquer la tâche des organisateurs et des participants, sans entamer l'enthousiasme général. Dimanche, le soleil est heureusement revenu et la ville reprend des couleurs. La suite sera pour lundi prochain !
Benoit Zante
