Qui ?
Georges Nahon, CEO d'Orange Silicon Valley à San Francisco (en photo), Guillaume Lacroix, Directeur Partenariats et Services TV & Vidéos à la Direction des Contenus d’Orange et Neville Spiteri, Co-Fondateur & CEO de WeVR.
Quoi ?
La présentation de la première incursion d'Orange dans la réalité virtuelle, qui sera lancée le 1er décembre en France.
Comment ?
Les débuts d'Orange dans le domaine de la réalité virtuelle se veulent modestes et humbles, à l'heure où les casques Oculus Rift et Playstation VR arrivent sur le marché. "La réalité virtuelle est un nouveau média dont on ne connait pas grand chose" avoue Guillaume Lacroix. "Reste une évidence : la VR va consommer de la bande passante, et si les gens ont besoin de beaucoup de bande passante, ça ne peut pas être mauvais pour nous !" Dans cette démarche d'expérimentation, le groupe a choisi de ne pas présenter une vision à 5 ans, mais plutôt de lancer un portail, qui lui permettra de tester l'appétence des français, puis des européens, pour les contenus à 360°.
"Orange VR Experience" sera lancé en décembre 2016, en partenariat avec la start-up californienne Wevr, dont Orange est actionnaire au travers de son fonds d’investissement Orange Digital Ventures depuis février 2016, aux cotés de HTC et Samsung. Le portail proposera une sélection de contenus natifs en réalité virtuelle, conçus aussi bien par des grands studios Hollywoodiens (20th Century Fox, Warner Bros) que de nouveaux entrants , tels que Felix & Paul, à l'origine des remarqués films du Cirque du Soleil (lire notre article ici), Apelab, InnerspaceVR, ou Okio studio.
Les contenus seront compatibles avec tous les casques, HTC, Samsung, puis Sony, promet Guillaume Lacroix. Mais le plus accessible, le Google Cardboard n'est pas au programme. En effet, le 4 octobre, Google va présenter Daydream, un casque et un système de réalité virtuelle qui devrait succèder à Cardboard. Cette nouvelle technologie devrait être supportée par l'interface d'Orange.
Parmi les contenus premium proposés par Orange, les productions de Wevr studio seront en bonne place : The Blue, une rencontre avec une baleine en eaux profondes, ou le très attendu "Gnomes & Goblins", une expérience immersive et interactive impressionnante, pour apprivoiser des gobelins, conçue par Jon Favreau, le producteur d'Iron Man.
La start-up Wevr, à la fois studio et plateforme technologique, a été repérée par les équipes de Georges Nahon en Californie. "C'est dans le divertissement que l'on y observe le plus de choses, avec la combinaison de la Silicon Valley pour la technologie et de Los Angeles pour le storytelling et les effets spéciaux" explique-t-il, avant de citer l'exemple d'Activision, studio de jeux vidéos originaire de la Silicon Valley, qui s'est déplacé à Santa Monica.
"Le secteur a très rapidement évolué depuis la campagne Kickstarter de Palmer Luckey en 2012, pour Oculus" confirme Neville Spiteri, qui a est aux premières loges de ce rapprochement entre Hollywood et la Silicon Valley. "Wevr est composé d'entrepreneurs à succès, de talents créatifs, de développeurs : c'est la condition pour réussir dans le domaine de la réalité virtuelle." Avec 4 expériences en réalité virtuelles présentées à Sundance et 11 nominations aux Proto Awards (une nouvelle récompense pour le secteur), Wevr est en passe de réussir son pari et entend profiter du décollage attendu de la réalité virtuelle auprès du grand public. "On espère juste que ce ne sera pas un faux départ comme celui de la TV 3D" tempère Georges Nahon.
Benoit Zante