Qui ?
Gaël Duval, organisateur de la French Touch Conférence à New York et serial startupper, à la tête de JeChange.fr, spécialiste de la comparaison des factures courantes.
Quoi ?
Une interview, quelques semaines avant l'offensive de choc de la Tech française à New York.
Comment ?
- Quelle est l'ambition de cette conférence, qui se tiendra chez AXA à Manhattan les 26 et 27 juin prochain ?
Nous allons réunir 300 personnes - principalement des Américains - pendant deux jours pour montrer que la France a de formidables entrepreneurs, capables de créer des business à très forte valeur ajoutée. Criteo ne doit pas rester le seul exemple ! Notre but est de montrer qu'il y en a beaucoup d'autres. D'autres pays arrivent très bien à capter l'attention alors qu'ils font des choses très bien, mais pas forcément meilleures que nous. La France n'a tout simplement jamais mis en avant son écosystème à l'international. Nous avons un excellent savoir-faire mais nous ne savons pas le faire savoir.
- Quels seront les temps forts de l'événement ?
Il y aura trois types de speakers : des Français qui réussissent très bien à l'international, des Français installés aux Etats-Unis qui y réussissent brillamment et des Américains pour lesquels la France est un pays de développement majeur, comme AppNexus, qui vient d'ailleurs de racheter la société française Alenty. Fleur Pellerin interviendra le premier jour et Axelle Lemaire le second : c'est un signal fort de l'implication de tous l'écosystème, dont le gouvernement.
- Pour cela, vous avez réussi à fédérer des acteurs très différents : des startups comme Lengow ou Withings, le fonds IDInvest, un incubateur comme Euratechnologies à Lille, sans oublier le gouvernement et des grands groupes comme AXA ou Accor : comment cela s'est-il organisé ?
Nous avons voulu mettre en avant tout l'écosystème, sans le présenter comme un simple vivier de talents où piocher. La France est capable de créer des leaders mondiaux, elle l'a fait dans de nombreux domaines : le luxe, l'agro-alimentaire, l'assurance, les spiritueux... En revanche dans les nouvelles technologies, il n'y en a pas encore beaucoup. Mais même un acteur comme AXA se trouve aujourd'hui confronté à de nouveaux enjeux, avec les big data ou les objets connectés. Le Lab qu'ils sont en train de monter à San Francisco les transforme en acteur de la scène tech. Avec Euratechnologies, l'idée est de montrer que l'écosystème français ne se limite pas à Paris. Lille est même un pont avec Londres. Enfin, avec notre concours de startups (5 startups en amorçages, 5 plus établies), nous allons montrer que des boites françaises peuvent lancer aux US tous types de sociétés.
- Justement, quels sont les atouts des entrepreneurs Français sur le sol américain ?
Généralement nous avons une approche différente du business. On arrive à créer des modèles qui sortent du cadre. Avec Criteo, Jean-Baptiste Rudelle a tout simplement inventé un nouveau mode de publicité. On retrouve cette démarche dans plein d'autres secteurs, comme la santé, avec Carmat et son pari fou de coeur artificiel. C'est aussi pour illustrer cet esprit que nous avons invité Dominique Ansel, l'inventeur du Cronut, qui a repensé le Donut et le croissant. Le "génie francais" fait que nous sommes bons de manière différente. Dans un secteur comme l'e-commerce, nous sommes les plus performants du monde malgré Amazon, malgré Google. On sait créer des techno innovantes orientés sur la performance des ventes.
- Et quel a été l'accueil des Américains ?
Il a été excellent ! On sent un vrai engouement des deux côtés de l'Atlantique. De nombreux fonds américains seront présents, comme Firts Mark Capital, First Round Capital ou Venrock. Ils sont venu voir ce qu'on fait en France lors des France Digital Day, grâce à l'initiative lancé par Jérôme Lecat. On veux désormais échanger avec eux, chez eux. Ce n'est que comme cela que nous pourrons montrer la réalité de notre écosysteme.
